Ils n’ont jamais été aussi nombreux à vouloir enfiler la robe d’avocat. Pour faire fructifier un carnet d'adresses ou s'offrir le frisson d’une plaidoirie, les responsables politiques tentés par le métier de conseil se multiplient. Jean- François Copé, Dominique de Villepin, Noël Mamère, Frédéric Lefebvre, ou encore Jean Glavany, ont rejoint le barreau ces derniers mois. Non sans mal pour certains. Le député-maire Noël Mamère, par exemple, a dû affronter l’hostilité d’un syndicat d’avocat et a même fait l'objet d'une demande de radiation.
Devenir avocat n’est en soi pas très compliqué pour un homme politique. Comme les juristes, magistrats et hauts fonctionnaires, les responsables politiques, pour peu qu'ils possèdent un minimum de culture juridique, sont dispensés de formation initiale et d'examen. Par un système d’équivalences, une loi de 1991 leur permet de déposer un dossier directement devant le Conseil de l’ordre.
Mais ces derniers temps, le barreau se montre plus sourcilleux. Le député socialiste Julien Dray vient d’en faire les frais. Selon le figaro.fr qui a révélé l’information mardi, l’ancien président de SOS Racisme se serait fait recaler pour son manque de connaissances juridiques. Sa licence d'histoire-géographie et son DEA de sciences économiques n’auraient pas été jugés suffisants pour pouvoir prétendre au barreau. Une condition en revanche parfaitement remplie par l’ancienne garde des Sceaux Rachida Dati en sa qualité de magistrate.
Rachida Dati a, elle aussi, dû attendre un peu avant de pouvoirprêter serment devant la Cour d’Appel de Paris. Prévu initialement en janvier, son "grand oral" a été repoussé à février. Le motif ? Une "incompatibilité" entre la fonction d’avocat et la société de conseil créée par la députée européenne en juillet dernier. Pour enfiler sa robe, Dati a dû dissoudre sa "Bourdonnais consultants".