Ces politiques qui portent la robe

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Ils sont nombreux à avoir profité de la possibilité de devenir avocat sans effort. Liste non exhaustive.

Fini les passe-droits. Christiane Taubira a annoncé qu’elle comptait mettre un terme à la passerelle existant entre politique et avocat. Et ils sont nombreux à en avoir profité…

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jean francois copé

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Jean-François Copé. En mai 2007, bénéficiant du décret permettant aux anciens ministres et parlementaires de devenir avocats sans formation spécifique ni examen, il obtient un certificat d'aptitude à la profession d’avocat (CAPA) et prête serment devant la cour d'appel de Paris. Très vite, il intègre le cabinet d'avocats d'affaires Gide-Loyrette-Nouel comme collaborateur à temps partiel. Mais presque aussi vite, les critiques commencent à fuser. Dans l’opposition, on estime que son activité d’avocat est incompatible avec celle de président du groupe majoritaire à l'Assemblée ayant la haute main sur tous les textes de loi, d’où des risques de conflit d’intérêt.

Le 18 novembre 2010, il annonce qu’il abandonne sa profession : "Compte tenu de la charge de travail que constitue le secrétariat général et des nombreux déplacements à travers la France que j'effectuerai, j'ai décidé de quitter mes fonctions au sein du cabinet d'avocats (Gide-Loyrette-Nouel, ndlr) une fois passé le délai de prévenance", a-t-il déclaré.

Rachida Dati

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Rachida Dati. Le 17 février 2010, l'ex ministre de la Justice, devenue depuis députée européenne, prononce le traditionnel "je le jure" au Palais de justice de Paris. Avant ça, elle avait dû dissoudre sa société de conseils, jugé incompatible avec sa future fonction. Rachida Dati "a envoyé à l'ordre les procès-verbaux publiés de dissolution et de liquidation de cette société. Elle est en conformité avec les demandes que lui avait faites l'ordre des avocats", a précisé le cabinet du bâtonnier de Paris, Jean Castelain.

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François Hollande. En tant que magistrat de la Cour des comptes, il a lui aussi pu bénéficier  d'une équivalence (CAPA) lui permettant d'exercer la profession d'avocat. Au mitan des années 90, il a même travaillé pendant quelques mois dans le cabinet de son grand ami Jean-Pierre Mignard.

Dominique de Villepin

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Dominique de Villepin. Le mercredi 9 janvier 2008, alors qu’il est empêtré dans l’affaire Clearstream, l’ancien Premier ministre accède à la profession d'avocat sur dossier, en vertu de ses diplômes - licence en droit et diplôme de l'ENA -, de la recommandation de deux membres du barreau et "après une carrière juridique dans l'administration", a indiqué le bâtonnier de Paris, Me Christian Charrière-Bournazel. "C'est une grande fierté pour moi de revêtir cette robe. Ca fait partie de mes rêves d'enfants, vous voyez : il y a des rêves qui se réalisent", a-t-il déclaré. Pour l’anecdote, le juge d'instruction dans l'affaire Clearstream, Jean-Marie d'Huy, était présent dans la salle. Mais l’a quitté au moment où Dominique de Villepin a été invité à prêter serment.

Noël Mamère.

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Noël Mamère. Le 8 mai 2010, le député écologiste s’inscrit au barreau de Paris où il a prêté serment. «C'est une grande fierté pour moi», s'est-il contenté de déclarer sur France Info. "Au départ, j'ai fait des études de droit à l'université de Bordeaux", mais "à l'époque j'étais encore plus passionné par le métier de journaliste", explique-t-il. Ses objectifs ? "Aujourd'hui avocat, je défendrai des sans-papiers, je défendrai des étrangers, je défendrai des causes liées à l'environnement et aux libertés".

Frédéric Lefebvre

Frédéric Lefebvre.Celui qui est alors porte-parole de l'UMP a endossé la robe d'avocat fin octobre 2009. La raison : le suppléant de l'ex-secrétaire d'Etat à la Fonction publique, André Santini, avait dû lui rétrocéder son siège de député des Hauts-de-Seine après le départ de ce dernier du gouvernement en juin. Le 19 novembre 2011, parce qu’il entre au gouvernement en tant que secrétaire d'Etat au Commerce, à l'Artisanat, aux PME et au Tourisme, ce proche de Nicolas Sarkozy doit finalement abandonner son activité d'avocat.

segolene royal

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Ségolène Royal. A sa sortie de l’ENA, elle obtient une équivalence pour accéder au barreau de Paris, où elle prêtera serment en 1994. Dans son livre Maintenant, publié en 2007, elle revient sur cette activité : "c’est un beau métier que je n’ai que brièvement exercé. Défendre une personne ou une cause en mobilisant toutes les ressources du droit, matière subtile, et de la jurisprudence, qui laisse plus de latitude qu’on ne croit, c’est un exercice passionnant."