Ces villes qui vont vivre une primaire

Jean-François Legaret, Pierre-Yves Bournazel et Nathalie Kosciusko-Morizet, les trois candidats à Paris, avec Philippe Goujon, patron de la fédé, à droite.
Jean-François Legaret, Pierre-Yves Bournazel et Nathalie Kosciusko-Morizet, les trois candidats à Paris, avec Philippe Goujon, patron de la fédé, à droite. © MaxPPP
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ZOOM - Le processus électoral a parfois déjà commencé pour les  municipales de 2014.

Depuis le succès de la primaire socialiste en 2011, l’exercice semble un passage obligé. Pour les élections municipales de 2014, les deux principaux partis de gouvernement, Parti socialiste et UMP, vont donc une nouvelle fois demander aux électeurs de déterminer le nom de leur candidat.

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A l'UMP

  PARIS

Cela s’annonce (déjà) comme un camouflet pour l’UMP. Depuis le retrait de Rachida Dati, la compétition a perdu tout son sens dans la capitale, Nathalie Kosciusko-Morizet étant donnée très largement gagnante dans toutes les enquêtes d’opinion. Dès lors, les électeurs rechignent à s’acquitter des 3 euros nécessaires à l’inscription pour cette primaire ouverte à tous. La fédération UMP de Paris a besoin de 50.000 votants pour rentrer dans ses frais. On en sera loin. Pour l’heure, un peu moins de 10.000 personnes ont payé. NKM, qui n’est pas élue de Paris, espérait renforcer sa légitimité avec ce scrutin interne. C’est raté.

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  LYON

Qui réussira à détrôner Gérard Collomb, le maire socialiste en poste depuis 2001 ? Entre Rhône et Saône, cinq candidats sont sur la liste de départ : Nora Berra, Georges Fenech, Emmanuel Hamelin, Michel Havard et Myriam Pleynard (photo). L’UMP a tenté de les départager par un sondage, mais aucun d’entre eux ne s’est dégagé nettement. Place à la primaire, donc.

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Contrairement à Paris où le scrutin a lieu par voie électronique, celui de Lyon se fera de manière classique. "Nous avons souhaité nous démarquer de Paris et procéder à un scrutin par bulletin plutôt que par vote électronique, qui nécessite une inscription et un paiement préalables pouvant être un frein à la mobilisation", a expliqué l’ancienne secrétaire d’Etat Nora Berra. Vu la situation actuelle à Paris, les faits lui donnent raison.

  GRENOBLE

Michel Destot dirige la ville depuis 18 ans. Son bilan est attaqué par l’UMP, qui fustige "la gravité de la situation de Grenoble, que ce soit en termes de circulation, d'insécurité, de pollution, de bétonisation", évoquant une ville "asphyxiée par une gestion dispendieuse des deniers publics". L’heure serait donc à l’alternance, mais reste à savoir qui en sera la figure.

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Alain Carignon espère bien être celui là. L’ancien maire de la Ville (de 1983 jusqu’à sa condamnation en 1995 pour corruption et abus de bien sociaux) s’est déjà représenté trois fois, sans succès. Cette fois, il n’est pas le seul postulant : Denis Bonzy (ancien conseiller régional), Matthieu Chamussy (conseiller municipal de Grenoble), Colin Lecordier et Benjamin Piton concourront eux aussi à la primaire ouverte qui se déroulera le 6 octobre prochain.

Au PS

  MARSEILLE

Dans une fédération socialiste des Bouches-du-Rhône empêtrée dans les affaires judiciaires et donc mise sous tutelle afin, justement, d'assurer la "bonne tenue" des primaires, les ambitieux sont nombreux. Alors pour les limiter, le PS a décidé que ne seront candidats que ceux qui auront recueilli les parrainages de 10% des militants socialistes, et de 1% du corps électoral de la ville en question. Une haute autorité est chargée de surveiller la validité de ces parrainages. Pour l’heure, sept candidats ont fait part de leur motivation : Samia Ghali, la ministre Marie-Arlette Carlotti, Patrick Mennucci, Eugène Caselli, Henri Jibrayel, Hacen Boukhelifa et Hafid Abdelkrim.

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Si la primaire est officiellement ouverte à tous, les instances locales ont refusé la participation du candidat du MoDem, le député européen Jean-Luc Bennahmias, qui ne décolère pas : 

  LE HAVRE

Le conseil national du PS a également décidé, le 13 avril, d’organiser une compétition interne dans le deuxième port de France, ancien bastion communiste détenue par la droite depuis 1995. Seulement deux candidats sont pour l’heure déclarés : Laurent Logiou, vice-président de la Région et conseiller municipal, et Camille Galap, ancien président de l'université du Havre. Une inconnue demeure : l’ouverture de la primaire à des non-socialistes. "Si elle ne sert qu'à départager deux candidats, elle ne portera pas la dynamique qu'on peut espérer d'une primaire", estime Laurent Logiou. Un avis (presque) partagé par son rival, qui n’est "pas opposé au fait que d'autres candidats puissent y participer."

  AIX-EN-PROVENCE

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A quelques kilomètres de Marseille, qui pourrait vivre deux primaires - à l’UMP et au PS -, l’ancienne capitale de la Provence va elle aussi voir ses politiques s’affronter avant l’heure. Et la ressemblance ne s’arrête pas là. Comme dans la cité phocéenne, le PS estime qu’il y a un coup à jouer face au maire UMP sortant, Maryse Joissains-Masini. Et comme à Marseille, aucun leader ne se dégage nettement. Deux candidats sont déjà en lice : le jeune conseiller municipal Cyril Di Méo et l'avocat Edouard Baldo.

D’autres pourraient se lancer prochainement. "J'attends de connaître les règles précises du jeu, mais le principe me va bien", expliquait ainsi, dans La Provence, mi-avril, la secrétaire nationale adjointe aux fédérations Gaëlle Lenfant après la décision de la rue de Solférino. Le conseiller général André Guinde (photo) attend quant à lui que "tout ça soit organisé et précisé. Je laisse aussi se calmer un certain nombre de velléités." Mais, prévient-il déjà, il a "sa petite idée". Pour finir, Jacques Agopian, conseiller municipal, attend lui aussi "quelques détails. Mais je ne vois pas d'obstacle à être candidat". Les urnes trancheront.

CES VILLES QUI HÉSITENT ENCORE

  MARSEILLE

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© REUTERS

Jean-Claude Gaudin (photo) fait durer le suspense. Après avoir laissé entendre qu’il ne briguerait pas un quatrième mandat, le sénateur-maire de Marseille laisse désormais planer le doute sur ses intentions. S’il renonce, alors l’UMP, conformément aux déclarations de Jean-François Copé, départagera les candidats à la candidature dans une primaire. Guy Teissier et Dominique Tian, tous les deux députés, aimeraient que l’édile se décide vite, afin de lancer leur campagne car "le candidat de la droite devra être opérationnel au plus tard en novembre 2013 pour une municipale qui aura lieu six mois plus tard", estimait le premier dans La Provence, fin janvier. Depuis, Jean-Claude Gaudin se fait toujours attendre.

  STRASBOURG

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Rien n’est encore acté, mais Strasbourg pourrait bien se frotter elle aussi à la primaire. L’UMP ayant décidé que ce principe s’appliquerait pour les villes de plus de 200.000 habitants dans lesquelles le sortant n'est pas étiqueté UMP, la "capitale de l’Europe" est ciblée. A l'heure actuelle, seuls Jean-Emmanuel Robert et l'ancienne maire Fabienne Keller (photo) ont fait officiellement acte de candidature. Reste une inconnue : François Loos, candidat déclaré de l’UDI, accepterait-il d’y participer ?