Au Front national, on ouvre grand les bras aux déçus de l’UMP. Et on se frotte les mains. La droitisation du principal parti d’opposition, entamée lors de la campagne électorale de Nicolas Sarkozy en 2012, a rapproché idéologiquement les deux mouvements, au point qu’une majorité d’électeurs de l’UMP plaide désormais pour une stratégie d’alliance entre les deux partis. Lundi, Marine Le Pen a ainsi annoncé la constitution d'une liste à Gonesse, dans le Val d'Oise, conduite pas un ancien socialiste, Karim Ouchickh, et par le patron de l'UMP locale, Denis Vigouroux.
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Certains élus de l’UMP n’ont pas hésité à franchir le Rubicon en vue des municipales de 2014. Selon un document interne au Front national qui a fuité dans la presse, quelque 13 têtes de listes investis par le parti de Marine Le Pen viennent de l’UMP. C’est notamment le cas de Patrick Amate, qui portera les couleurs du Rassemblement bleu marine (RBM) pour les prochaines élections municipales à Carry-le-Rouet, qu’Europe 1 a rencontré.
Dans cette petite station balnéaire, bastion de la droite, ce changement de camp d’un adhérent de la première heure ne laisse personne indifférent. Et encore moins à l’UMP, qui a décidé d’exclure Patrick Amate."Copé/Fillon, Fillon/Copé, c’est la mascarade, c’est bonnet-blanc et blanc-bonnet. Ils se sont arrangés entre eux car ils allaient tout perde. Mais moi je n’ai pas envie de jouer. Et en attendant, la France n’avance pas", a-t-il réagi à notre micro.
Si le parti de Jean-François Copé enregistre des défections, la ligne dure qui est la sienne - pas d’alliance ou exclusion pure et simple - ne semble pas freiner ses cadres. "Le mouvement s’accélère, s’amplifie de jour en jour", confiait avec gourmandise Steeve Briois, secrétaire général du Front national, à Europe1.fr, il y a quelques jours. Et ne comptez pas sur Patrick Amate pour le démentir, lui qui assure qu’il ne sera pas le dernier à fricoter avec le Front national dans les Bouches du Rhône.