La primaire aura coûté chère au PS. En janvier, Solférino tablait sur un budget de 1,5 million d’euros, hors financement de la campagne de chaque candidat. Depuis, les dépenses ont été revues à la hausse : le dispositif coûtera finalement 3,8 millions d’euros, selon Régis Juanico, trésorier du PS, interrogé par Europe1.fr
Niveau communication, le PS n’a pas lésiné sur les moyens. Un peu plus d’un million d’euros - dont 800.000 euros d’achats d’espaces publicitaires dans la presse quotidienne régionale et sur le web - ont été investis en septembre, en application du "plan de communication national" annoncé en grande pompe par le secrétaire du parti par intérim, Harlem Désir, au Congrès de La Rochelle. "Un tel dispositif n’était pas prévu à la base", admet le grand argentier du parti, Régis Juanico.
50.000 euros par candidat
Organiser une primaire coûte aussi cher. Hormis les dépenses de com’, un million d’euros a été réservé à la confection, l’impression et la sécurisation des listes électorales. "Les garanties demandées par la CNIL ont eu un impact sur le coût de la primaire", souligne Régis Juanico. En mai, la Commission nationale de l'informatique et des libertés avait demandé au PS des "améliorations" concernant le "transfert des listes d'émargement vers les pays situés hors de l'Union européenne" et leur destruction. François Hollande, Martine Aubry, Ségolène Royal, Manuel Valls, Arnaud Montebourg et Jean-Michel Baylet ont également reçu une contribution du parti : 50.000 euros par tête destinés à financer leur campagne.
"On fera face à chacune des dépenses"
Pour rembourser les dépenses engagées, le Parti socialiste compte essentiellement sur les 1 euro de participation minimum qui seront demandés à chaque électeur. "C’est notre principale ressource financière", précise le trésorier du PS, qui ajoute, l’air de rien : "les militants et les sympathisants sont libres de donner un euro ou libres de donner davantage. S’il donnent plus, évidemment, c’est mieux pour nous…".
Moins d’un million de votants et le PS en déficit ? Le Monsieur trésorerie du PS refuse d’envisager ce scénario catastrophe : "Dans tous les cas, on fera face à chacune des dépenses", assure t-il. Une participation insuffisante pourrait seulement avoir "des conséquences pour le budget courant de Solférino" reconnaît toutefois Régis Juanico.
Les comptes du futur prétendant à l’Elysée sont en revanche protégés. "Une provision - entre 1,5 et 2 millions d’euros par an - est mise de côté depuis 2008 pour financer correctement la campagne présidentielle de notre candidat" précise le trésorier. Pas d’inquiétude, donc. Seuls les petits fours pourraient disparaître rue de Solférino.