Le sénateur UMP de Paris Pierre Charon a été condamné jeudi à 1.000 euros d'amende avec sursis pour avoir diffamé l'ancien tennisman Yannick Noah, qu'il avait qualifié de "délinquant" fiscal. Le tribunal correctionnel de Paris l'a également condamné à un euro de dommages et intérêts, ainsi qu'à publier un communiqué judiciaire dans un organe de presse du choix de M. Noah dans un délai d'un mois une fois le jugement devenu définitif.
Après sa participation à un meeting de François Hollande fin janvier 2012, Yannick Noah avait été attaqué par plusieurs personnalités politiques de l'UMP, dont Pierre Charon. "On ne peut pas être donneur de leçons et en même temps avoir son pognon planqué à l'étranger", avait-t-il déclaré sur France Inter, deux jours après le meeting. "La République exemplaire, on se fout de notre gueule là-dessus !", avait-il poursuivi, ajoutant : "il ne faut pas inviter un délinquant pour faire couverture de son meeting" (sic).
Les juges ont estimé que "Pierre Charon ne peut soutenir qu'il méconnaîtrait la distinction entre (...) une évasion ou un exil fiscal non conforme aboutissant à un simple redressement", et "une fraude fiscale" susceptible de "faire l'objet de poursuites pénales".