A quelques heures du déplacement à Montpellier de Nicolas Sarkozy consacré à l'éducation, Luc Chatel a préparé le terrain. Le ministre de l'Education nationale a tenu mardi à opposer la vision des deux principaux adversaires à la présidentielle.
"Il y a deux visions de l'école. Il y a ceux qui ont seulement une vision quantitative de l'école. Une logique cantonnée sur les moyens", a déclaré sur Europe 1 le ministre en faisant allusion aux 60.000 créations de postes voulues par le candidat socialiste. "Ils pensent qu'on ne peut réussir qu'en augmentant les moyens. Or l'histoire plaide contre ça. Cela fait 25 ans qu'on met davantage de moyens dans l'école, sans obtenir des résultats exceptionnels malgré la qualité et l'engagement du travail de nos enseignants", ajoute-t-il.
"35.000 de plus qu'il y a 20 ans"
Le ministre de l'Education plaide pour une meilleure "capacité de de déployer les moyens". "Aujourd'hui le budget par élève de l’Education nationale c'est 80% de plus en euros constant qu'en 1980. Est-ce que ça nous a placés dans les meilleurs classements internationaux ?", s'est interrogé le ministre avant d'ajouter "qu'il y a 850.000 enseignants aujourd'hui (...) 35.000 de plus qu'il y a 20 ans". Nicolas Sarkozy avait affirmé lundi que le nombre d’élèves avait diminué de 400.000 en dix ans, alors que celui des enseignants augmentait de 45.000.
Enfin, le ministre de l'Education nationale a défendu le bilan du président Sarkozy. Il a pris l'exemple des "professeurs débutants", qui selon lui, "ont vu leurs fiches de paye, le 1er février dernier, passer la barre des deux mille euros. C'est 18% de plus qu'en 2007. Ça concerne 120.000 personnes", a-t-il déclaré sur Europe 1. Luc Chatel a également annoncé la généralisation de "l'autonomie des établissements scolaires".
"J'ai expérimenté une formule où dans 300 collèges en France, les 300 plus difficiles, il y a une autonomie de recrutement. C'est le chef d'établissement, le principal, qui sur la base du projet pédagogique du collège, recrute ses propres enseignants, avance le ministre. Les professeurs sont candidats, volontaires et sont choisis. Quand vous êtes dans un collège difficile, il faut partager le projet pédagogique. Il faut s'engager sur la durée".