Au lendemain de l’annonce par Nicolas Sarkozy de mesures drastiques d’économie du train de vie de l ‘Etat en général, et de celui des ministres en particulier, Luc Chatel a justifié cette nouvelle donne par le devoir d’exemplarité du gouvernement. "Aujourd’hui, au moment où nous traversons une crise sans précédent, au moment où on demande des efforts à tous les Français, il est normal qu’à tous les niveaux, l’Etat soit exemplaire", a déclaré sur Europe 1 le porte-parole du gouvernement.
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Le ministre de l’Education nationale a également admis que cette décision ne relevait pas d’une simple coïncidence, alors que plusieurs membres du gouvernement - Christian Blanc, Christian Estrosi, Fadela Amara, Alain Joyandet et plus récemment Eric Woerth – ont été sous les feu des critiques ces dernières semaines. "C’est vrai qu’il y a des attitudes, même si elles en sont pas illégales, qui ont pu choquer un certain nombre de Français", a-t-il soufflé.
Pas de baisse des salaires
Mais Luc Chatel a également tenu à rappeler que ce train de mesure faisait partie "d’un processus". "Depuis quelques années, beaucoup de chemin a été fait pour la transparence de la vie publique et l’exemplarité des membres du gouvernement", a-t-il assuré. Avant 2002, les ministres et leurs collaborateurs étaient encore payés en liquide, non déclarés, au vu et au su de tout le monde."
Si le train de vie des ministères doit baisser, il n’est en revanche pas question de baisser le salaire des titulaires des portefeuilles. "La France ne s’est pas engagée dans une logique déflationniste où on va demander à tous les fonctionnaires de réduire leur salaire. Il n’en est pas question. A partir de là, moment où il n’y a pas de réduction des salaires des fonctionnaires, je ne vois pas pourquoi les chefs des administrations, qui sont les ministres, soient amenés à réduire leur salaire.
"Pas de conflits d’intérêts"
Enfin Luc Chatel a évoqué l’inévitable affaire Woerth, prenant une nouvelle fois la défense de son collègue du gouvernement. "Eric Woerth est un homme honnête, intègre. Il a démontré qu’il n’avait rien à voir avec les reproches qui lui sont faits. Ce n’est pas non plus par hasard qu’on l’attaque aujourd’hui", a martelé le porte-parole du gouvernement, en référence à la réforme des retraites menée par le ministre du Travail.
Et il n’est pas question pour le ministre du Travail de quitter ses fonctions de trésorier de l’UMP. " On a une image un peu caricaturale des trésoriers des partis politiques, au regard d’une certaine époque. Aujourd’hui, les dons des entreprises sont interdits, les dons des personnes physiques sont plafonnés, tout cela est très encadré. Il n’y a pas de conflits d’intérêts", a jugé Luc Chatel "Eric Woerth était trésorier de l’UMP avant d’être membre du gouvernement, il le restera sans doute après."