Contexte. Le 1er janvier, au lendemain des vœux de François Hollande, les snipers de droite n’avaient pas dégainé. A l’UMP, on reconnaît ce retard à l'allumage et on l’explique par "l’effet vacances". Plus sérieusement, le nouveau programme économique du président colle aux revendications de l’UMP, notamment en termes de baisse des charges sur les entreprises ou de baisse des dépenses publiques. Difficile à critiquer… L’opposition a donc trouvé un autre moyen de répondre au président : le défi.
"Chiche" : Raffarin, par deux fois. Invité mardi d’Europe 1, Jean-Pierre Raffarin a d’abord estimé que les vœux du chef de l’Etat étaient "relativement à droite", et dans la droite ligne des idées émises par sa famille. "On est tous d’accord ! Il y a trop d'impôts, oui ! Baisser les charges, oui ! On ne fait pas assez pour l'emploi, oui ! Qu'il le fasse", a ensuite exhorté l’ancien Premier ministre. Avant, comme Frédéric Lefebvre l’a fait en premier la semaine dernière, de lancer un "chiche" au président, et deux fois en moins de deux minutes.
Même expression dans la bouche de l'ancienne ministre du Budget Valérie Pécresse : "moi je dis effectivement : chiche à Hollande", a-t-elle lancé sur i>Télé. Sur France Inter, l’ancien ministre de l’Agriculture Bruno Le Maire y a également eu recours: "Si demain François Hollande nous dit : ‘chiche, les 36 milliards de cotisation famille, je les retire des charges qui pèsent sur les salaires et je les transfère sur une autre base et j'allège de 36 milliards d'euros les charges qui pèsent sur les salaires’, là je dirais ‘formidable, on va dans la bonne direction’".
"Pourquoi aujourd'hui pourrait-il le faire ?" Si d’anciens ministres UMP admettent en creux que le président va dans le bon sens - du moins le leur -, des doutes affleurent très vite. "Pourquoi aujourd'hui pourrait-il le faire ?", s'est ainsi demandé Jean-Pierre Raffarin. "Il nous fait un discours social-libéral. Tant mieux, Chiche ! Mais, avec les écolos, les communistes...il n'a pas la majorité de ses propos", a encore estimé le sénateur de la Vienne, quand Valérie Pécresse exige en gage de bonne volonté la non-promulgation de la loi de décentralisation, qu'elle juge dispendieuse.
Dit autrement, l’UMP attend de voir. Mais si François Hollande met ses actes en conformité avec ses paroles, alors certains n’hésitent pas à dire qu’ils le soutiendront. "Moi je suis prêt à voter un allègement de charge : il faut aller dans ce sens-là, social et libéral, nous sommes pour cette orientation", a promis Jean-Pierre Raffarin. "Ce changement de politique qui est acté par le président de la République, il faut que l'opposition l'accompagne", a réclamé Frédéric Lefebvre.
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