L’INFO. Il a disparu du paysage politico-médiatique français. Mais la semaine prochaine, Jacques Chirac sera de nouveau sur le devant de la scène. D’après les informations de Caroline Roux, éditorialiste politique d’Europe 1, François Hollande va en effet remettre le prix de la Fondation Chirac, en présence de ce dernier.
Chirac ne prendra pas la parole. La cérémonie se déroulera au musée du quai Branly, voulu et créé par Jacques Chirac. Mais l’ancien chef de l’Etat ne s’exprimera pas car, comme le dit pudiquement un membre de son clan, "sa santé, sa fragilité ne le permet pas". Ceux qui continuent à lui rendre régulièrement visite admettent que Jacques Chirac est un peu… ailleurs. Ce qui ne l’empêche pas de sortir, comme on l’a constaté la semaine dernière où il s’est rendu à une exposition de photos sur Brigitte Bardot. Mais prendre la parole en publique, c’est trop pour lui. C’est donc sa fille Claude qui le fera à sa place pour féliciter le grand gagnant, un médecin congolais qui prend en charge les femmes victimes de violences sexuelles. Et le mot de la fin reviendra naturellement au président Hollande.
Une complicité corrézienne. Au sein du clan Chirac, on ne veut pas que cette séquence soit assimilée à un acte politique. La présence de François Hollande, que l’ancien président avait encouragé lors de sa campagne face à Nicolas Sarkozy, ne serait qu’un acte de courtoisie, le chef de l’Etat étant invité chaque année. Une complicité existe pourtant entre les deux hommes, que la Corrèze rapproche. Quand il passe dans le département, comme en juillet dernier, François Hollande fait une halte dans la propriété des Chirac. Un élu qui a assisté à cette rencontre raconte un moment intime, simple où il a été question de la Syrie, du Mali. Mais ce que tous les présents ont relevé, c’est une petite phrase de Jacques Chirac sur l’urgence de maîtriser les déficits. Preuve que la politique n’est jamais très loin, même pour un retraité…
Bernadette Chirac, elle, va batailler. Autre preuve de la connivence qui existe entre les deux hommes : quand la plus proche collaboratrice de Jacques Chirac, Annie Lhéritier, est menacée à la tète du musée National du sport, c’est François Hollande en personne qui intervient. Un des élus corréziens qui a suivi ce dossier raconte que l’actuel président ne cessait de se demander ce que voulait "madame Chirac" dans ce dossier. Hollande fait donc avec Chirac, ce que Chirac faisait avec Mitterrand à la fin de sa vie : il est bienveillant. Mais si Bernadette Chirac apprécie l’homme, elle ne partage aucunement les idées de Français Hollande. Et l’animal politique qu’elle est restée a bien l’intention de tout faire pour mobiliser la droite sur le terrain pour les prochaines élections municipales.