Les réactions sont rapidement arrivées samedi. Quelques heures après la révélation du Monde à propos du rapport médical qui juge Jacques Chirac inapte à assister à son procès, les proches de l'ancien président de la République sont montés au créneau.
En premier lieu, Bernard Debré. Le député UMP de Paris, ami de Jacques Chirac, en a fait une "question de bon sens". "Bernadette Chirac m'en avait dit un mot lorsque j'avais dit que je le trouvais fatigué. On peut discuter avec lui pendant quelques instants, mais il oublie un peu, il ne reconnaît pas forcément les gens", a expliqué Bernard Debré, interrogé par Europe 1.
"Il est dans sa bulle. Aller le torturer avec des questions comme cela, est-ce qu'il a besoin d'être là ? C'est une question de bon sens. Ce serait une image catastrophique de voir cet homme âgé répondre quelques fois à côté, avoir besoin de ses avocats pour qu'il comprenne, ou qu'ils répondent à sa place...", ajoute-t-il.
"Ce serait une image catastrophique" :
Très douloureux pour sa famille
Frédéric Salat-Baroux, son gendre, a estimé qu'il "n'a plus la mémoire" pour assister à son procès "mais de toutes ses forces, il souhaite qu'il aille à son terme". "Son état de santé s'est dégradé depuis quelques mois, c'est vrai, et dans ces conditions, sa présence au procès ne peut pas avoir lieu dans des conditions humaines et de dignité", a-t-il poursuivi, expliquant que l'ancien président de la République n'avait "plus la mémoire pour cela".
Le gendre de Jacques Chirac, poursuivi pour abus de confiance, détournement de fonds publics et prise illégale d'intérêt dans l'affaire des chargés de mission de la ville de Paris, a confié que le sujet était "très douloureux pour sa famille", ajoutant que le sujet était "très personnel voire intime". Pour autant, Frédéric Salat-Baroux a tenu à rappeler que "de toutes ses forces, il souhaite que le procès aille à son terme, car pour lui, il a une dimension symbolique et politique majeure".
L'association anti-corruption Anticor persiste
L'association anti-corruption Anticor, partie civile au procès, n'est pas émue par ces "fuites" sur l'état de santé de Jacques Chirac et souhaite qu'il comparaisse bien à son procès. "Encore une fois, on utilise des manoeuvres de dernière minute, l'objectif étant bien évidemment que Jacques Chirac ne comparaisse pas de son vivant devant un tribunal", a dénoncé Me Jérôme Karsenti.
Dans la matinée, les avocats de Jacques Chirac ont annoncé que l'ancien président de la République n'avait "plus l'entière capacité de participer au déroulement des audiences" et qu'il avait demandé au tribunal que ses conseils le représentent dans son procès qui doit débuter lundi.