Le chef de l’Etat utilise la recette, éculée et improductive, des emplois aidés. Et il le dit.
Encore une fois, François Hollande a martelé son objectif numéro un jeudi en ouvrant la deuxième conférence sociale : faire baisser le taux de chômage avant la fin de l ‘année. Pour Jean-François Copé, le chef de l’Etat prépare un "plan caché" pour tenir ce but. Mais le président de l’UMP a tort. Il y a bien un plan, mais il n’est pas caché, comme il l’affirme. François Hollande n’a en effet jamais dissimulé qu’il est décidé à sortir le carnet de chèques de l’Etat pour inverser la courbe du chômage. Le tout à grands coups d’emplois d’avenir et de contrats de générations.
>>> C’est donc la vieille recette des emplois aidés qu’utilise François Hollande, comme d’autres avant lui. Pour Alexandre Kara, cette "vieille maladie française" est un "risque politique énorme" :
Une solution pas efficace à long terme. Des "stages aidés" de Raymond Barre aux "emplois jeune" de Lionel Jospin en passant par les "Tuc" (travaux d’utilité collective) de Laurent Fabius ou encore les "contrats jeune" de Jean-Pierre Raffarin, nombre de Premiers ministres ont eu recours aux emplois aidés. Ce traitement social du chômage, même Nicolas Sarkozy y a cédé après l’avoir critiqué tout le long de sa campagne.
Gare à la gueule de bois. En utilisant les emplois aidés, François Hollande joue gros et peut-être même son quinquennat. A sortir la grosse artillerie sociale, le président gagnera peut-être son pari d’inverser la tendance d’ici çà la fin de l’année, mais à parier sur une solution opportuniste, à faire du temporaire en attendant le retour de la croissance, il prend peut-être un plus gros risque encore. Si la conjoncture s’améliore plus lentement qu’espéré, l’écran de fumée statistique des emplois aidés se dissipera. Et après une courte embellie, la gueule de bois politique sera terrible.