On prend les mêmes et on recommence. Après un début d’année encourageant, le nombre de demandeurs d’emploi a augmenté en juin effaçant ainsi les progrès constatés depuis le début d’année. Ce que déplorent les syndicats, l’extrême droite ou encore la gauche. Mais le ministre du Travail et de l’Emploi se défend. Europe1.fr fait le point sur les propositions des uns et des autres.
Un chiffre en question. L’ancienne première secrétaire du Parti socialiste a jugé les chiffres du chômage "catastrophiques" après cette nouvelle hausse. "On a vraiment l'impression que le gouvernement s'habitue à ces chiffres, à cette litanie mois après mois. Mais moi, je ne m'y habitue pas, je sais que derrière il y a des hommes et des femmes qui souffrent", a déploré Martine Aubry.
Même son de cloche au Front national. Marine Le Pen a estimé que "le chômage devient une menace pour chaque famille, chaque travailleur et plonge des pans entiers de la société dans le désespoir".
En réponse, le ministre du Travail et de l'Emploi a réaffirmé jeudi sur Europe 1 sa volonté de faire repasser le taux de chômage sous la barre des 9% à la fin de l'année. Xavier Bertrand a confié que la baisse du chômage est "difficile s’il n’y a pas de croissance", ce qui est actuellement le cas.
Les heures supplémentaires à reconsidérer. La CFDT a lancé un appel au ministre du Travail, demandant la fin de la défiscalisation des heures supplémentaires. La raison ? "C’est contre-productif pour emploi, en plus d'être inefficace pour le pouvoir d'achat", a assuré sur Europe 1, Laurent Berget, le secrétaire national de l’organisation. Et d’ajouter : "il faut encourager la création d’emploi en fiscalisant les heures supplémentaires pour inciter les entreprises à embaucher au lieu confier heures supplémentaires aux salariés.
Une proposition qui ne convient pas à Xavier Bertrand. Sur Europe 1, il a estimé que "ceux qui font des heures supplémentaires ne prennent le travail de personne". "Quand, en moyenne, les salariés font deux à quatre heures supplémentaires par semaine, vous n’allez pas prendre quelqu’un pour seulement deux à quatre heures par semaine pour le remplacer. Dans une petite entreprise, vous n’avez pas de quoi faire un emploi à la place", a insisté le ministre. Et d’ajouter, en reprenant une phrase du chef de l’Etat : "ceux qui travaillent plus doivent gagner plus".
Remise en cause de la politique économique. Pour le FN, "Nicolas Sarkozy ne se préoccupe pas du chômage" mais "préfère continuer son divertissement préféré, celui de la communication électoraliste" citant à titre d'exemple "faire de belles leçons d'économie lors d'une conférence de presse, se faire passer pour le sauveur de l'euro à l'occasion d'un sommet européen, écrire une lettre aux parlementaires" à propos de la "règle d'or" budgétaire. Marine Le Pen a assuré qu’il faut "radicalement changer de politique économique".
Quant à Martine Aubry, pour le PS, elle a critiqué un "président plus habitué à des opérations de communication pour redresser sa courbe des sondages" qu'occupé à "redresser la courbe du chômage". L’ancienne première secrétaire du parti s'est dite en "colère" car "rien n'est fait pour relancer notre économie", citant par exemple "l'échec des soldes" ou "la détérioration des conditions des agents du Pôle emploi".
Mais le ministre du Travail et de l’Emploi plaide pour la patience. Les textes en faveur de l'emploi ont été votés "début juillet", a-t-il rappelé sur Europe 1, demandant de laisser le temps aux mesures d'être mises en œuvre. Parmi les points qui doivent, selon lui, faire de l’effet : les contrats d’apprentissage et aidés. Et, a-t-il précisé, au nombre des décisions à prendre figure la nouvelle feuille de route de Pôle emploi, en cours de discussion. Le ministre a dit vouloir, "dès la rentrée, commencer à appliquer les choses". Xavier Bertrand a, de plus, indiqué "qu’il y aura un maintien des effectifs".