Un intense week-end de politique se clôt dimanche. Un week-end qui a consacré le retour de Nicolas Sarkozy à la tête de l'UMP, dix ans presque jour pour jour après son premier mandat en tant que président du principal parti d'opposition. Un week-end qui a également vu Marine Le Pen reconduite à la tête du FN. Seule différence entre les deux destins et les deux scrutins : la victoire de l'ancien président de la République s'est avérée moins convaincante (64.5% des voix) que celle de la figure de proue du FN qui a remporté 100% des suffrages.
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En deux jours, les lignes de force de la droite française ont-elles bougé ? Claude Guéant, ancien ministre de l'Intérieur de Nicolas Sarkozy, Eric Woerth, ancien ministre du budget UMP, Edouard Philippe, député proche d'Alain Juppé et Bruno Gollnisch, cacique du FN, ont débattu de la question au micro d'Europe 1.
Eric Woerth : "Il y a une muraille de Chine entre le FN et l’UMP"
Pour l'ancien ministre du budget et ex-trésorier de l'UMP, la victoire de Nicolas Sarkozy est une belle réussite. Mais l'accession de "Sarko" à la présidence de l'UMP, fondée selon certains observateurs sur une droitisation de son discours, ne signifie pas pour autant que le parti de droite "traditionnelle" qu'est l'UMP se rapproche des positions du Front National.
"Il y a une muraille de Chine entre l’UMP et le FN", a martelé Eric Woerth, qui espère désormais que l'UMP "va la jouer collectif" maintenant "que la base est saine", car le parti "a besoin de se reconstruire". Et l'actuel député de l'Oise de conclure : "la première ambition de l'UMP, c'est de redevenir l'UMP, de créer des liens avec la droite traditionnelle et le centre".
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Claude Guéant : "L'UMP ne chasse pas sur les terres du FN"
Après avoir ironisé sur les bugs informatiques qui ont émaillé le scrutin, "la maîtrise de l’outil informatique est parfois compliquée", le sarkozyste Claude Guéant s'est montré très clair sur ce point-là : pour lui, "l'UMP ne chasse pas sur les terres du FN". En revanche, l'ancien ministre de l'Intérieur a fustigé le comportement du FN qui a selon lui "permis la victoire de Hollande en 2012" et participé à la défaite de la droite.
Sur la question des primaires pour désigner le candidat UMP à la présidentielle de 2017, Claude Guéant a botté en touche : "Nicolas Sarkozy a clairement dit qu’il y aurait confirmation des primaires ouvertes". Plusieurs membres de l'UMP craignent en effet que Nicolas Sarkozy change les statuts du parti pour organiser une primaire fermée, réservée aux militants, qui lui assurerait la victoire.
Edouard Philippe : "Aucune crainte sur les primaires ouvertes"
Les primaires de 2016, voilà un sujet qui tient à cœur à Edouard Philippe, soutien déclaré d'Alain Juppé. Le député-maire du Havre n'a "aucune crainte sur les primaires ouvertes", en revanche, il s'interroge sur les moyens techniques pour qu'elles se tiennent. Au passage, Edouard Philippe a tout de même adressé une pique à Nicolas Sarkozy : " Il ne suffit pas de sauter de sa chaise comme un cabri en criant rassemblement". Après l'affaire des sifflets et le grand sourire d'Alain Juppé à l'annonce des résultats décevants de Nicolas Sarkozy, le duel est lancé.
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Bruno Gollnisch : "En 2017, Nicolas Sarkozy ne sera pas aussi redoutable qu'en 2007"
Bruno Gollnisch a mis son grain de sel dans ce débat, en rappelant, malgré toutes les affirmations de ses interlocuteurs, que Sarkozy avait bel et bien "siphonné les voix du FN" et donc "chassé sur ses terres". Mais pour lui, cette stratégie ne devrait pas fonctionner en 2017 car "les électeurs ont été échaudés". Il voit en Nicolas Sarkozy un politicien" protéiforme capable de dire tout et son contraire". C'est la raison pour laquelle "il ne sera pas aussi redoutable qu’il ne l’était quand il a été élu la première fois".