L'arrivée de Claude Guéant à Boulogne-Billancourt dans les Hauts-de-Seine pour les législatives de 2012 déclenche les foudres de l'opposition. Les adversaires de l'UMP dénoncent un "parachutage" dans ce qui est un fief de l'UMP.
Claude Guéant, 66 ans, assure pourtant que Boulogne-Billancourt est la ville où il a vécu le plus longtemps en tant qu'adulte : cinq ans quand il était secrétaire général de la préfecture des Hauts-de-Seine.
"Parachutage", lui a répondu le président du MoDem, François Bayrou, interrogé par RTL sur la candidature du ministre de l'Intérieur, qui n'a jamais, jusqu'ici, sollicité les suffrages d'électeurs. En effet, Claude Guéant a fait l'essentiel de sa carrière dans le corps préfectoral avant de suivre Nicolas Sarkozy dans divers cabinets et de devenir secrétaire général de l'Elysée en 2007.
François Bayrou fustige ainsi "la stratégie de ces partis provisoirement dominants qui profitent de leur puissance supposée pour aller parachuter des candidats qui n'ont aucun lien avec le terrain qu'ils représenteront". Pour le candidat centriste à la présidentielle de 2012, "la démocratie française mérite mieux".
Vers un "repli parlementaire" ?
L'ancien ministre socialiste de l'Intérieur, Daniel Vaillant, a pour sa part estimé sur BFM TV que la candidature de Claude Guéant dans une circonscription acquise à la droite et donc a priori sans risque relevait du "pantouflage électoral". Pour lui, cela indique que Claude Guéant "se prépare à un repli parlementaire" et ne sera plus ministre.
"S'il doit être élu à Boulogne-Billancourt, ce que je ne souhaite pas, ça lui fera du bien, ça lui montrera (...) qu'être responsable devant les citoyens c'est autre chose qu'être nommé comme haut fonctionnaire ministre de l'Intérieur, comme il l'a été", a ajouté le dirigeant socialiste.
Une analyse que partage la fédération du PS dans les Hauts-de-Seine. Dans un communiqué, ses responsables estiment que l'annonce de la candidature de Claude Guéant "traduit la fébrilité inquiète des cadres de l'UMP, à la recherche de circonscriptions qu'ils espèrent sécurisées, pour s'assurer d'un parachute doré face au risque bien réel de voir leur mentor, Nicolas Sarkozy, perdre l'élection présidentielle".
Soutien de l'ancien député
Claude Guéant, lui, botte en touche en soulignant le départ de l'actuel député-maire UMP, Pierre-Christophe Baguet, qui a renoncé à un nouveau mandat à l'Assemblée nationale.
Pierre-Christophe Baguet a assuré sur Europe 1 qu'il avait décidé de son propre chef de renoncer à se faire réélire à l'Assemblée nationale après trois mandats de député. L'élu a cependant admis qu'il avait envisagé initialement de ne se retirer qu'en 2017 et non en 2012.
Il a dit être allé voir le ministre de l'Intérieur dans son bureau pour lui proposer son siège afin de pouvoir mieux se consacrer à ses fonctions de maire de Boulogne-Billancourt, ville qui approche les 120.000 habitants.
Nul doute que les résultats de Claude Guéant lors des prochaines législatives seront scrutés à la loupe, alors que Pierre-Christophe Baguet revendique le fait d'avoir été élu à chaque fois avec plus de 60% des voix.