Claude Guéant sous la menace d'une plainte

Le ministre de l'Intérieur, Claude Guéant, est sous la menace d'une plainte pour ses propos sur la laïcité.
Le ministre de l'Intérieur, Claude Guéant, est sous la menace d'une plainte pour ses propos sur la laïcité. © REUTERS
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Plusieurs associations antiracistes ciblent les propos du ministre de l'Intérieur

Le ministre de l"Intérieur, Claude Guéant, s'attire les foudres des associations antiracistes. Locataire de la place Beauvau depuis le 7 février, l'ancien secrétaire général de l'Elysée a choqué lors de plusieurs interventions sur la laïcité. SOS Racisme annonce mercredi avoir saisi la Cour de justice des propos du ministre de l'Intérieur. Selon l'association, ces sorties relèveraient de l'incitation à la discrimination raciale. Elle les juge contraires à la Constitution.

 

L'association estime que les propos réitérés du ministre sur les musulmans et l'islam "ne sont pas un simple dérapage" mais s'inscrivent dans un discours récurrent "fondé pour l'essentiel sur la xénophobie et la discrimination."La Cour de justice de la République statue sur des infractions commises par les ministres pendant l'exercice de leurs fonctions.

Outre SOS Racisme, le Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples (Mrap), l'association "SOS Soutien ô sans papiers" et un élu local ont annoncé leur intention de porter plainte contre Claude Guéant.

 

 

 

Des interventions polémiques

 

 

 

Dans sa requête, SOS Racisme rappelle les propos de ClaudeGuéant en avril en Loire-Atlantique, où il avait déclaré: "En 1905, il y a avait très peu de musulmans en France, aujourd'hui il y en a entre 5 et 6 millions. L'accroissement du nombre de fidèles et un certain nombre de comportements posent problème."

 

Le texte évoque également des propos tenus au journal Le Monde le 15 mars. Le ministre de l'Intérieur expliquait que "les Français ont le sentiment que les flux (migratoires) non maîtrisés changent leur environnement." "Ils ne sont pas xénophobes. Ils veulent que la France reste la France".

 

SOS Racisme reproche en outre au ministre d'avoir, le 21 mars, expliqué à un journaliste du Figaro Talk pourquoi Nicolas Sarkozy avait eu raison de prendre "la tête de la croisade pour mobiliser le Conseil de sécurité des Nations Unies et puis la Ligue arabe et l'Union africaine" concernant la Libye.

Ces propos "ne sont pas un simple dérapage mais s'inscrivent dans un discours récurrent chez le nouveau ministre de l'Intérieur, discours fondé pour l'essentiel sur la xénophobie et la discrimination", selon le texte de la plainte, transmise à l'AFP et adressée mercredi à la CJR, selon l'avocat de SOS Racisme, Me Patrick Klugman.

La CRJ, qui n'a pu être jointe pour confirmer que cette plainte avait été enregistrée, est compétente pour juger les crimes et délits commis par les membres du gouvernement "dans l'exercice de leurs fonctions".