Coca : Montebourg a un copain américain

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La firme américaine assure qu’elle continuera d’investir en France. A la différence de Titan.

Le contexte. La semaine dernière, Maurice Taylor, le PDG américain de l’entreprise Titan, qui a renoncé à reprendre l'usine de pneus Goodyear d'Amiens-Nord, raillait "les soi-disant ouvriers" français qui "ne travaillent que trois heures" par jour, dans un courrier au vitriol adressé à Arnaud Montebourg. Une attaque virulente qui n’est pas restée sans réponse. Le ministre du Redressement productif a lui aussi pris la plume pour dénoncer des propos "extrémistes" et promettre dans les semaines à venir un zèle douanier sur les pneus Titan.

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Arnaud Montebourg

Un soutien qui pétille. Dans cette joute verbale, Arnaud Montebourg n’est plus seul. Outre le soutien (logique) de la majorité socialiste, le ministre peut désormais compter sur… Coca Cola, rien que ça. Le PDG de Coca-Cola Entreprise (CCE) en France, principal producteur et distributeur de boissons sans alcool dans le pays, a en effet écrit au ministre pour lui assurer que la France ne faisait pas fuir les investisseurs étrangers, n’en déplaise à Maurice Taylor.

"Nous sommes heureux d'investir en France, cela depuis 90 ans", écrit Tristan Farabet dans ce courrier révélé par Le Monde daté de mercredi. "Profondément convaincus de l'intérêt, de l'opportunité mais aussi de la responsabilité sociétale qu'implique le fait de produire en France, nous souhaitons aujourd'hui participer encore plus activement à la promotion de l'attractivité du territoire français auprès des entreprises étrangères", poursuit-il, avant d’annoncer que son groupe va de nouveau investir 66 millions supplémentaires en 2013 pour le "développement industriel" de ses cinq usines françaises.

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Et si les Etats-Unis aimaient la France ? Au ministère du Redressement productif, on confirme la réception de ce courrier émanant d’une multinationale américaine. Arnaud Montebourg a même déjà pris la plume pour remercier Tristan Farabet. Son entourage assure, en plus, avoir "été contacté par un certain nombre de sociétés américaines, y compris l'AmCham (chambre de commerce américaine en France, NDLR), qui ont souhaité temporiser les prises de positions de (Maurice) Taylor".

Fillon faisait moins pétiller Coca… Le plus célèbre des sodas serait-il de gauche ? En 2011, Tristan Farabet avait en tout cas vivement critiqué le gouvernement Fillon et son projet de taxe sodas, "une mesure bouc émissaire", car les "arguments de santé publique ne tiennent pas la route", assurait-il alors. Surtout, il avait créé la polémique en annonçant suspendre un investissement prévu de 17 millions d'euros pour moderniser l'usine des Pennes-Mirabeau (Bouches-du-Rhône), avant de faire machine arrière.