"Je me suis toujours battu contre les Khmers rouges, je ne plierai pas aujourd'hui devant les Khmers verts !" Difficile de tourner la page pour Gérard Collomb. Une semaine après l’accord entre le Parti socialiste et Europe Ecologie - Les Verts, le sénateur-maire de Lyon martèle, mardi dans les colonnes du Parisien, son désaccord sur les circonscriptions législatives promises par PS aux écolos.
"Je ne plierai pas devant le terrorisme intellectuel"
Il s’oppose notamment à l'attribution de la 1ère circonscription du Rhône à Philippe Meirieu (EELV), au détriment d'un élu local PRG. Et depuis une semaine, il ne désarme pas rappelant à chaque occasion sa désapprobation. Acte I : il a demandé directement à François Hollande de "rectifier l’accord". Acte II : il s’est répandu sur les réseaux sociaux, notamment sur Twitter où il a fustigé le "vagabondage en politique" des écolos.
Enfin, acte III : il dénonce aujourd’hui "une forme de terrorisme intellectuel" de certains écologistes, qu’il surnomme "Khmers Verts". Un sobriquet moyennent apprécié par Cécile Duflot qui s’étonne, elle aussi sur Twitter, d’être comparée "aux responsables d'un génocide d'1,7 million de morts".
Danièle Hoffman-Rispal envoie une lettre à Hollande
Gérard Collomb n’est pas le seul à ne pas décolérer. D’autres socialistes s’estiment tout aussi lésés par la cession de certaines circonscriptions aux écolos. La députée PS de Paris Danièle Hoffman-Rispal, évincée de la 6e à Paris au profit justement de Cécile Duflot, publie, mardi, une lettre adressée à Martine Aubry où elle explique pourquoi elle se présentera quand même aux élections législatives.
Dans ce courrier - remis lundi au siège du PS rue de Solférino et en copie à François Hollande - la députée y décrit longuement son travail de terrain et estime qu'"à l'heure du combat pour la parité, une femme évincée au profit d'une autre", c’est du "jamais vu".
"Ce parachutage" de Cécile Duflot dans le XI et XXe arrondissement de la capitale avait également passablement écoeuré Anne Hidalgo, probable candidate du PS aux municipales de 2014. L’élue parisienne voit cette implantation de Cécile Duflot comme le symbole de son envie d’en découdre elle-aussi pour obtenir le fauteuil de maire dans la capitale. Le Monde rapporte qu’elle aurait même lancé, sur un ton menaçant à Martine Aubry qui a négocié l’accord avec Les Verts, cette phrase : "Et que je ne te croise plus jamais".