L’INFO. Les enquêtes d’opinions se suivent, et le constat est toujours le même : les Français n’aiment plus leur président. Le baromètre Ipsos-Le Point publié lundi en a été une nouvelle preuve : ils ne sont plus que 13% à soutenir l’action du chef de l’Etat. Une impopularité record sous la Ve République, qui a même poussé certains dirigeants à réclamer la démission du président. Lors de sa conférence de presse, jeudi, François Hollande est plusieurs fois revenu sur cette situation délicate.
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"Les sondages ne me sont pas indifférents". Que les (de plus en plus) rares soutiens du chef de l’Etat se rassurent : les mauvaises nouvelles ne le feront pas changer de cap, même s’il reconnait y prêter attention. "Les sondages ne me sont pas indifférents, ils me reviennent régulièrement. Mais il n’est écrit nulle part dans la Constitution que ce serait un sondage qui ferait que le pouvoir pourrait être exercé ou pas. Nous ne serions non plus dans la démocratie mais dans l’opinion", a-t-il déclaré, ferme.
Une anaphore pour s’expliquer. François Hollande lit tout. Il sait tout de la désaffection dont il est désormais l’objet de la part de ceux qui l’ont porté au pouvoir. Il comprend les espoirs déçus du peuple de gauche. Alors après avoir rappelé "être arrivé avec un État en faillite » - dit autrement : "c’est pas moi, c’est Sarkozy" -, le président a tenu à expliquer aux Français, dans sa figure de style préférée - l’anaphore - , que l’exercice du pouvoir en temps de crise était tout sauf une partie de plaisir : "ce n'est pas facile de faire la réforme pour la dépense publique (...), pas facile d'aller de demander des impôts supplémentaires (...), pas facile de faire des réformes sur le marché du travail (...), pas facile de faire la réforme territoriale". Et donc pas facile d’être populaire…
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S’il rejette l’idée que les médias, pas vraiment tendres avec lui, puissent avoir une influence sur la courbe de sa popularité - "la presse doit être libre et, autant que possible, indépendante" -, François Hollande leur a néanmoins demandé du temps, renvoyant à son discours du Bourget de janvier 2012, le marqueur de sa campagne victorieuse : "j'avais prévenu : deux ans et demi de redressement, deux ans et demi pour redistribuer". Impopulaire aujourd’hui, mais demain ?
"Mon sort personnel n'est pas mon objectif." Demain, c’est donc 2017. Une éternité en politique. Pense-t-il déjà à sa réélection, alors que seulement 13% des Français souhaitent le voir à nouveau candidat ? "Je suis président, pas candidat. Je serai président jusqu'au bout, je n'ai pas d'autre objectif", a-t-il répondu à une question du journaliste d‘Europe 1. "Je ferai ce mandat pleinement, complètement, sans me préoccuper même de ma popularité qui est dans l'état que vous connaissez, parce que ce n'est pas mon objectif", a-t-il insisté. Et de conclure : "j'agis, mon sort personnel n'est pas mon objectif." Impopulaire, mais volontaire.