Comment Hollande prépare son grand oral

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Fabienne Cosnay et Camille Langlade , modifié à
COULISSES - A deux jours de son intervention sur France 2, la pression monte à l'Elysée.

L'INFO. Rendez-vous est pris jeudi à 20h15. Sur France 2, François Hollande répondra pendant environ 45 minutes aux questions de David Pujadas, sur fond de cote de popularité en chute libre, de chômage endémique et de croissance en berne. Le chef de l'Etat ne devrait pas non plus échapper à une question sur la mise en examen de son prédécesseur Nicolas Sarkozy ou sur la démission de son ministre du Budget, Jérôme Cahuzac.

En coulisses, la pression monte. "Jamais la pression n'a été aussi forte sur les épaules du président. Il sait qu'il joue gros", assure un proche à Europe 1. Une pression qui se ressent jusque dans les couloirs de l'Elysée, inhabituellement silencieux et déserts. A quelques jours de son grand oral, François Hollande multiplie les réunions dans son bureau. Le week-end dernier, le président s'est entretenu avec une dizaine de ses conseillers. Et le rythme va encore s'accélérer. D'ici jeudi soir, une à deux sessions par jour sont prévues pour préparer au mieux cette intervention télévisée. Ses conseillers sont priés de rédiger des dizaines de notes "courtes" et "percutantes".

Claude Serillon

Claude Sérillon sonde et consulte. Au deuxième étage de l'aile ouest de l'Elysée, le bureau de Claude Sérillon s'est transformé en quartier général. Le conseiller en communication de François Hollande multiplie les consultations de députés et de spécialistes de l'opinion et des sondages. Car dix mois après sa prise de fonctions, le chef de l'Etat doit affronter une impopularité record. 68% des Français se déclarent mécontents de son action, selon un sondage Ifop pour le JDD publié dimanche.

De quoi va parler Hollande ? L'exercice auquel va se livrer François Hollande est périlleux. En moins d'une heure, le président devra balayer tous les sujets d'actualité et préciser sa politique. "François Hollande va s'attacher à rassurer les Français", résume un conseiller de l'Elysée. Surtout, le président va distiller les rares bonnes nouvelles qu'il peut annoncer. "Pas de nouvel impôt, pas de taxe sur le diesel ou de fiscalisation des allocations familiales", détaille un visiteur du soir. Le chef de l'Etat pourrait aussi préciser les contours de la nouvelle taxe sur les plus riches, qui remplacera la taxe à 75%.

"Ce ne sera pas suffisant". "C'est un moment important dans cette première partie du quinquennat car les Français attendent effectivement, régulièrement, que le président de la République leur donne le sens de l'action qui est menée", a estimé dimanche le premier secrétaire du PS, Harlem Désir, invité de "C'Politique". Dans l'entourage du président, on ne se fait pas trop d'illusions. Ce grand oral télévisé ne suffira pas à enrayer la chute de François Hollande dans les sondages. "C'est le passage obligé entre humilité et impuissance", résume, fataliste, un conseiller de l'Elysée.