L’INFO. Pour le 14 juillet, François Hollande accordera une interview télévisée de 30 minutes à Gilles Bouleau et David Pujadas. Le chef de l’Etat rappellera notamment ce qui a été fait ces deux dernières années, mais pas seulement. Le président de la République profitera également de l’occasion pour expliquer la suite de son quinquennat : des réformes sociétales en 2015 et des réformes institutionnelles en 2016. Mais il a aussi, bien sûr, préparé une réponse circonstanciée sur l’affaire Sarkozy.
"L’affaire Sarkozy" suivie de près. La position de l’exécutif sur ce sujet brûlant était claire et se résumait en deux phrases, martelées par tous : "indépendance de la justice" et "présomption d’innocence". Voilà pour la position officielle. Dans les faits, François Hollande a suivi de très prés et dans le détail les rebondissements judiciaro-politico-médiatiques autour de son prédécesseur. A l’Elysée, on s’inquiète de la mise en cause des juges - Nicolas Sarkozy a évoqué sur Europe 1 et TF1 une "instrumentalisation politique d'une partie de la justice" - qui ne peut "qu’ajouter à la défiance civique".
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L’UMP placée devant ses responsabilités. Mais François Hollande a bien l’intention de profiter - sans le dire - des ennuis de l’opposition. Comment ? En relançant sa réforme du Conseil supérieur de la magistrature (CSM), abandonnée l’été dernier. Parce qu’elle nécessite, pour être adoptée, une majorité des 3/5e au Congrès - et donc des voix de l’opposition -, François Hollande avait préféré abandonner plutôt que d’échouer sur sa première réforme constitutionnelle d’envergure. Mais ça, c’était avant… Désormais, François Hollande a une carte en main. Puisque cette réforme vise à augmenter le nombre de magistrats au sein du CSM, le chef de l’Etat a bien l’intention d’inviter l’UMP à la cohérence, sur le thème : "puisque vous mettez en cause l’indépendance des juges, comment pouvez-vous vous opposer à une réforme qui leur donne plus d’autonomie ?"
Et histoire d’enfoncer le clou, le chef de l’Etat assistera, mercredi, à l’installation du nouveau président de la Cour de cassation. Une cérémonie où il ne prononcera pas un mot. Un silence en forme de message politique. Une manière de montrer que, lui, est respectueux de l’institution judiciaire et de son indépendance.