Catastrophe naturelle, conflit social ou polémique politique : ces villes ont été à la une de l’actualité au cours des dernières semaines. Cela a-t-il influencé les électeurs au premier tour des élections régionales dimanche ?
Le contexte. 29 des habitants de cette petite commune vendéenne sont morts noyés le 28 février dernier, après le passage de la tempête Xynthia.
Les résultats. Là, comme ailleurs en France, l’abstention a battu des records, à 56%, contre 33% il y a six ans. Mais les électeurs qui se sont déplacés ont largement plébiscité le candidat de l’UMP Christophe Béchu, qui avait choisi de suspendre sa campagne après la catastrophe. Il obtient plus de 47% des voix, contre 32% environ au niveau de la région Pays-de-la-Loire. En 2004, la liste UMP menée alors par un certain François Fillon était déjà sortie largement en tête dans cette commune du bord de mer.
A l’inverse, la liste Europe Ecologie est au plus bas, autour de 6%, soit deux fois moins que dans le reste de la région Poitou-Charentes.
Les réactions. "En Vendée, les électeurs ont voté la tête ailleurs. Les habitants qui sont allés voter assurent que la tempête n’a eu aucune influence sur leur choix. Elle a cependant éclipsé les enjeux de la campagne",décrypte le quotidien La Croix.
Le contexte. Il était une figure dans ce coin tranquille de l’Ardèche, où il "voulait vivre la même vie que chacun des villageois". Jean Ferrat est mort samedi à Antraigues-sur-Volane.
Les résultats. Sur les quelque 700 habitants de la commune, le taux d’abstention se situe ici à 46%, un peu en dessous de la moyenne nationale. Mais c’est surtout le score du Front de Gauche qui singularise Antraigues-sur-Volane, à près de 34%, contre tout juste 6% dans le reste de la région. En 2004, c’était la liste socialiste qui caracolait en tête au premier tour avec… 54% des voix.
Dimanche, le Front National n’a obtenu à Antraigues-sur-Volane que 10%, contre 14% dans le reste de la région.
Les réactions. "C'est un dimanche matin d'hiver comme un autre. Le mistral balaye la place de la Résistance. L'adjoint au maire, Frédéric Ortis, trouve qu'on ne vote pas plus mal que d'habitude pour une matinée. Mais ce qui frappe en ce dimanche matin, c'est cette pudeur que dégage le village", décrit le quotidien régional Le Dauphiné Libéré dans son édition de lundi.
Le contexte. Six mois de négociations, deux dirigeants séquestrés pendant plusieurs heures : c’est finalement cinq jours avant les élections régionales qu’un accord a été trouvé sur la restructuration du site Siemens, à Saint-Chamond dans la Loire.
Les résultats. Dans cette ville ouvrière, près de Saint-Etienne, l’abstention a battu des records, à 63%. Tout comme le Front national qui obtient ici plus de 20% des voix, contre 14% au niveau régional. Le parti d’extrême-droite est cependant en recul par rapport à 2004. Dimanche, c’est la liste socialiste qui est sortie en tête au premier tour devançant l’UMP, et ce contrairement au reste de la région Rhône-Alpes.
Les réactions. "La crise qui frappe de plein fouet le département semble inciter certains électeurs à se réfugier dans ce vote sanction qui n'amène pas pour autant des solutions à la situation", commente le journal Le Progrès dans son édition de lundi.
Le contexte. En février dernier, le maire UMP de Franconville, Francis Delattre, avait lancé la polémique autour d’Ali Soumaré, la tête de liste PS dans le Val d’Oise, en parlant à tort comme d'un "délinquant multirécidiviste chevronné".
Les résultats. Lassés des polémiques ? Les électeurs, 59%, se sont plus abstenus que dans le reste de la France. Mais ils ont dans le même temps largement soutenu la liste UMP qui obtient plus de 28% des voix, devançant le PS de 2 points. Inversant au passage le rapport de force en comparaison avec les résultats de 2004. Le Front national, plus fort que dans le reste de la région Ile-de-France, fait ici jeu égal avec Europe Ecologie.
Les réactions. "L'objectif, c'était de se venger dans les urnes", confirme le frère d'Ali Soumaré, interviewé sur Europe 1.
Le contexte. Total a annoncé le 8 mars dernier la fin de son activité raffinerie à Dunkerque. 370 emplois sont en jeu malgré les promesses de reconversion du site industriel.
Les résultats. Dans cette ville du Nord-Pas-de-Calais, l’abstention a atteint dimanche 53%, dans la moyenne nationale. C’est le candidat socialiste Daniel Percheron qui est arrivé largement en tête, avec une plus grande marge encore que dans le reste de la région. A l’inverse, le score du Front de Gauche, à seulement 4,76%, se situe bien en dessous de la moyenne régionale. Les listes d’extrême-gauche ne parviennent pas à dépasser la barre des 5%.
Les réactions. Daniel Percheron avait inclus le sort de la raffinerie Total dans sa campagne, lançant ainsi par exemple sur Twitter : "Total : l'avenir de la région ne peut pas attendre !". Alain Bocquet, le candidat du Front de Gauche, a confirmé que "toutes les luttes" sociales avaient pesé sur le scrutin dans la région, dans une interview à La Voix du Nord.