Le contexte. Depuis sept mois et l’installation de la nouvelle majorité, on ne compte plus les erreurs de communication, ces fameux couacs qui font se gausser l’opposition. "Il y a un problème de communication au sein du gouvernement. Ayrault nous laisse monter au créneau et ensuite on est dans une impasse. Quelle est la ligne?", synthétisait un ministre dans Le Figaro, mi-décembre.
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L’Elysée à la manœuvre. Depuis mi-décembre, la stratégie est martelée aux différentes ministres : occuper le terrain pour tuer les critiques sur l’absence du gouvernement pendant les vacances. Dans l’œil du cyclone, Jean-Marc Ayrault a ainsi passé son réveillon du Nouvel An dans un centre d’aide aux plus démunis. François Hollande y est allé lui aussi de sa personne en se rendant dès potron-minet au marché de Rungis, le 27 décembre, pour un exercice de communication que n’aurait pas renié un certain Nicolas Sarkozy.
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Verdict de Christian Jacob, patron des députés UMP à l’Assemblée nationale et très proche de Jean-François Copé : "si le gouvernement avait été aussi mobilisé depuis six mois, peut-être qu'il n'y aurait pas besoin d'en faire autant dans la communication pour dire ‘voyez, nous le 31 décembre, on est au travail’..."
Un "super-communicant" pour tout régler ? C’était dans les tuyaux depuis plusieurs semaines mais c’est désormais officiel : Claude Sérillon intègre le dispositif élyséen, a annoncé France Inter, mardi. L’ancien journaliste a en revanche assuré à Europe 1 que son poste ne serait pas " conseiller en communication." Le titre de "conseiller spécial", moins réducteur, est une possibilité, entre superdircom’ et spin doctor à l’américaine. Le fin mot a été publié jeudi matin dans le Journal officiel : Claude Sérillon est désormais conseiller de la présidence. Une arrivée qui a pour objectif de donner plus de clarté et de cohérence à la communication présidentielle.
L’ancien présentateur du JT d’Antenne 2, qui connaît le monde des médias comme sa poche, est un proche de François Hollande. "Il travaille et réfléchit avec nous depuis 2010", a confié un ministre à Europe 1. Dès 2010 en effet, il participe au petit-déjeuner du lundi qui regroupe les fidèles du Corrézien. Et en 2010, ils n’étaient pas nombreux… C’est lui encore qui a entraîné François Hollande avant le débat de l’entre-deux-tours face à Nicolas Sarkozy. Lui enfin qui a passé l’après-midi avec le chef de l’Etat, le 31 décembre, pour l’aider à préparer ses vœux aux Français.
Matignon aussi s’est offert un pro de la com’. Fin octobre, le Journal du Dimancheannonçait déjà le recrutement par Matignon de Bernard Candiard. Le directeur général du Crédit municipal de Paris, passé par la tête du Service d'information du gouvernement (SIG) sous Jospin, est devenu conseiller spécial du Premier ministre. Quelques jours plus tard, le Premier ministre ouvrait la porte à un retour aux 39h, entraînant une levée de boucler à gauche… avant de rétropédaler dès le lendemain.