L'attaque de Bygmalion. L'avocat de la société Bygmalion a affirmé, lundi, lors d’une conférence de presse, que des "fausses factures" ont été établies lors de la campagne électorale de Nicolas Sarkozy. Selon Me Patrick Maisonneuve, Bygmalion "a bien travaillé à des meetings de campagne" qui ont été facturés à l'UMP sous le libellé de "convention". Lors de son interview-confession, lundi soir, Jérôme Lavrilleux, l'ancien-directeur adjoint de la campagne de Nicolas Sarkozy en 2012 a lui-même corroboré cette version, reconnaissant que des meetings du candidat ont été indûment facturés à l'UMP. Un "dérapage" dans "l'engrenage irrésistible" de la campagne, a-t-il concédé.
>>> Comment de telles sommes ont pu être dépensées hors plafond ? Des acteurs de la campagne présidentielle de 2012 se sont confiés à Europe 1. Tous décrivent une campagne totalement improvisée et mal organisée.
Un manque d'organisation. "La principale raison de la campagne qui dérape, c'est le manque d'organisation ", raconte un acteur qui a participé aux deux campagnes présidentielles de Nicolas Sarkozy. Première erreur imputée à Jean-François Copé : avoir dissous le service "évènementiel" de l’UMP dès son arrivée à la présidence du parti, en 2010. A partir de ce moment-là, l'organisation des manifestations a été systématiquement confiée à un prestataire extérieur.
Un manque d'anticipation. Alors, quand Nicolas Sarkozy entre en campagne tardivement, le 15 février 2012, rien n'a été anticipé. Et c'est en catastrophe que l'UMP se tourne vers Events et compagnie, filiale de Bygmalion pour organiser la campagne du président-candidat. "On s'est mis dans la main des prestataires", raconte un permanent de l'UMP à Europe 1.
Et des factures qui grimpent. "Réserver une salle de meeting à l'avance permet d'avoir le choix et de faire jouer la concurrence. Là, on a tout payé au prix fort. Tous les coûts, même les plus insignifiants, comme les repas dans les déplacements confiés à une boîte privée plutôt qu'aux fédérations UMP locales habituées à travailler avec des traiteurs amis", raconte ce même permanent du parti à Europe 1. "On est passé du simple au double", assure t-il.
Des meetings déraisonnables ? Ce même témoin de l'époque pointe encore du doigt les trois meetings "à l'américaine" de Nicolas Sarkozy. Celui de Villepinte, de la place de la Concorde et du Trocadéro. A chaque fois, les gros moyens ont été employés. A l'époque, personne ne donnait le coût exact de ces shows. "Nicolas Sarkozy voulait faire ce qu'il voulait et personne n'osait le contredire", explique t-il à Europe 1. Un "dérapage" dans "l'engrenage irrésistible" de la campagne, comme l'a décrit Jérôme Lavrilleux ?
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