Sites industriels en déclin pour les unes, secouées par l'affaire "Merah" pour les autres, plusieurs villes ont marqué la présidentielle de 2012. Ces communes ont-elles donné une couleur particulière à leur vote ? Europe1.fr fait le point.
Sarkozy quatrième à Petit-Couronne
Nicolas Sarkozy avait fait du sauvetage de plusieurs entreprises son fer de lance, mais le résultat ne s'est pas toujours traduit dans les urnes. A Florange, où la campagne a été dominée par le dossier de l'aciérie ArcelorMittal, menacée de fermeture, François Hollande a recueilli 32,30% des voix, contre 25,69% pour Marine Le Pen. Nicolas Sarkozy ne recueille "que" 19,01% des voix.
Même tiercé à Gandrange, autre bastion sinistré de la sidérurgie, où ces trois candidats ont obtenu respectivement 29,69%, 28,15% et 19%. Nicolas Sarkozy avait pourtant voulu faire taire les critiques qui l'accusaient, depuis la fermeture de l'usine sidérurgique d'ArcelorMittal en mars 2009, de n'avoir pas respecté ses promesses. Visiblement le président-candidat n'a pas convaincu.
Autre haut lieu de la campagne, l'usine Pétroplus de Petit-Couronne, en Seine-Maritime. Les prétendants à l'Elysée avaient été nombreux à s'y rendre et fin février, Nicolas Sarkozy avait même amorcé un accord pour faire redémarrer l'usine. Sur un territoire, il est vrai, solidement ancré à gauche, Nicolas Sarkozy se place quatrième avec 15,6% des voix. François Hollande, lui, récolte 36.03% des voix, devant Marine Le Pen (19.69%) et Jean-Luc Mélenchon (17.68%).
Petit lot de consolation pour Nicolas Sarkozy : Lejaby. Le 8 mars dernier, Nicolas Sarkozy célébrait la journée internationale de la femme à l'usine d'Yssingeaux, en Haute-Loire, sauvée de la fermeture grâce à une reprise du site par un maroquinier fournisseur du groupe de luxe Louis Vuitton. L'opération séduction a-t-elle fonctionné ? Le président sortant (27.19%) y a en tout cas devancé son rival socialiste (24.28%).
Fessenheim boude le candidat socialiste
Bonne opération également du président-candidat à Fessenheim, symbole du débat autour de la sortie du nucléaire, Fessenheim. Cette centrale alsacienne sera la seule fermée dans les cinq prochaines années, a promis François Hollande, à l'issue de vifs échanges avec Europe Ecologie-Les Verts. Nicolas Sarkozy a, lui, pris la défense du nucléaire et cajolé les salariés de la centrale. Ces derniers ont, semble-t-il, apprécié puisque le candidat de l'UMP arrive en tête (33.55%) améliorant au passage son score de 2007 (29.94%) dans cette commune du Haut-Rhin. Il est suivi par Marine Le Pen (24.85%). Le candidat socialiste est relégué à la troisième place…loin derrière (12.43%).
Pas d'effet "Bayonne" ou "Merah"
Le président-candidat avait reçu un accueil fort agité lors de sa visite à Bayonne le 1er mars dernier. Accueilli aux cris de "Sarko président des riches!", "Sarkozy dégage!", Nicolas Sarkozy ne s'en sort finalement pas si mal. Avec 24.55% des voix, Il se place juste derrière François Hollande (31.18%), et loin devant Jean-Luc Mélenchon (13.78%). Le candidat socialiste récolte un maximum de suffrages (36,03%), devant Marine Le Pen 19.69% et Jean-Luc Mélenchon (17.68).
Enfin à Toulouse et Montauban, l'affaire "Mohamed Merah" n'a visiblement pas créé de dynamique à droite. Dans la ville rose, traditionnellement à gauche, le candidat socialiste obtient 34.44% des voix. Nicolas Sarkozy arrive deuxième avec 23.12%. A noter que Marine Le Pen, quatrième (10,4%), perd 8 points par rapport à son score national.
A Montauban, François Hollande est aussi en tête (30.51), mais avec "seulement" trois points d'avance sur Nicolas Sarkozy (26.92%). En 2007, le candidat de l'UMP arrivait pourtant en tête face à Ségolène Royal. La candidate du Front national est troisième à 18.25%.