Conférence de Hollande : revivez les moments forts

© ALAIN JOCARD / AFP
  • Copié
, modifié à
ESSENTIEL - Le président s'est adressé à la presse pour la 5e cinquième fois de son mandat. Un moment de vérité pour lui.

 François Hollande jouait gros, et il le savait. Pour la cinquième conférence de presse de son quinquennat, le chef de l'Etat s'était fixé un objectif :  tenter de "prolonger le rebond" né de sa bonne gestion des attentats terroristes du début de l'année.

>> LES TROIS CHOSES A RETENIR :

- François Hollande a annoncé qu'il serait jeudi après-midi en Ukraine, avec Angela Merkel
- Le président crée un "nouveau contrat civique avec un service universel pour les jeunes"
- Le chef de l'Etat veut, avec le gouvernement, "prolonger l'esprit" de janvier 2015 qui est "l'unité de la République".

• "Faire vivre la cohésion nationale"

lll

Dans son propos liminaire, François Hollande est revenu "sur les événements qui ont profondément marqué la France et sont désormais inscrits dans la mémoire nationale." Pour le chef de l'Etat, "la France a su réagir avec dignité et fierté. Là où les terroristes voulaient les mettre à genoux, elle a fait face. Les rassemblements citoyens ont impressionné le monde, qui a exprimé à la France sa solidarité."

>> LIRE AUSSI - Hollande veut "prolonger" l'esprit de janvier

Quant à l'union nationale qui a suivi les dramatiques attentats terroristes, François Hollande a estimé qu'il lui incombait, avec le gouvernement, de la faire durer. "L'esprit du mois de janvier, c'est l'unité de la République. Cette exigence n'efface pas les différences, les clivages, mais les dépasse dans une force qui va à l'essentiel : assurer la cohésion du pays pour le faire avancer, réussir. Cet esprit-là, je dois le prolonger avec le gouvernement".

>> LIRE AUSSI - Attentats : "j'ai forcément changé", affirme Hollande

"Notre responsabilité est aussi de faire vivre la cohésion nationale. Tout commence par la laïcité, qui n'est pas un principe qui devrait subir des accommodements. Elle n'est pas négociable car elle nous permet de vivre ensemble", a-t-il conclu, ferme.

• "En Ukraine, c'est la guerre"

François Hollande a surpris son auditoire en annonçant qu'avec Angela Merkel, il irait dès jeudi après-midi à Kiev, car "la paix est menacée aux frontières de l'Europe. En Ukraine, c'est la guerre. Nous ferons une nouvelle proposition de règlement sur le conflit lui-même, qui sera fondée sur l'intégrité territoriale de l'Ukraine. Il ne sera pas dit que la France et l'Allemagne n'auront pas tout tenté. Nous irons aussi voir le président russe. Pour préserver la paix". et le chef de l'Etat d'ajouter que "la France veut éviter la guerre" en Ukraine et "ne pas être un fournisseur d'armes", avant de préciser que l'option de la diplomatie ne pourra pas être prolongée "indéfiniment".

Toujours sur la scène internationale, François Hollande, suite à sa rencontre mercredi avec le Premier ministre grec Alexis Tsipras, a déclaré que la Grèce était "un défi". "L'austérité imposée à susciter un rejet, du peuple grec, mais pas de l'euro, de l'Europe". "Le rôle de la France est de trouver une solution (…) dans le respect du vote du peuple grec, des règles européennes et des engagements", a poursuivi le Président.

>> LIRE AUSSI - Dette grecque : ce que Hollande et Tsipras se sont dit

• Le FN dans les valeurs de la République ? "Sûrement pas !"

Interrogé par un journaliste d'Europe 1 sur la décision de l'UMP de ne pas appeler à voter PS pour faire barrage au FN lors du second tour de la législative partielle dans le Doubs, François Hollande, après avoir rappelé qu'il n'était plus le chef d'un parti, s'est souvenu "ne pas avoir hésité une seule seconde" quand il s'est agi de faire barrage à Jean-Marie Le Pen en 2002. "A un moment, il faut que des paroles soient dites, mais je ne suis pas là pour faire la leçon. Ce serait trop facile. Mais il y a des partis qui sont dans la République, mais est-ce à dire que tous les partis sont pleinement dans les valeurs de la république ? Sûrement pas. J'ai entendu parler une candidate (du FN, Ndlr) de l'inégalité des races… à partir de là, il y a des choix qui peuvent être faits" par les partis.

>> LIRE AUSSI - L'UMP et Sarkozy donnent le sourire au FN

• Les statistiques ethniques ? Non, "cela n'apporterait rien"

Le président a rejeté d'un revers de la main l'idée d'instaurer des statistiques ethniques en France. "Ce débat là n'apporterait rien", même si "on en parle depuis des années", a estimé François Hollande, tout en reconnaissant que ce débat "ne sera pas clos" avec sa prise de position.

>> EN VIDÉO - Statistiques ethniques : pourquoi il faut mettre fin au tabou ?

• "Le Parlement doit "aller beaucoup plus vite"

François Hollande a souhaité que le Parlement aille "beaucoup plus vite" dans l'examen et le vote des lois, en vantant la rapidité de décision dans des entreprises ou des collectivités locales. "Le parlement devrait réfléchir sur les procédures", a demandé le chef de l'Etat. "Est-ce que c'est possible de faire, pendant plusieurs mois, un débat sur un texte qu'on considère comme urgent?" "Il nous faut changer ces procédures, c'est vrai pour le Parlement c'est vrai pour le gouvernement : aller beaucoup plus vite".

• Hollande à Obama et Poutine : "Faites votre travail ! Ne faites pas la leçon, faites l'action !"

hollande-valls

Interrogé sur les situations conflictuelles en Afrique, François Hollande s'est adressé à la communauté internationale, citant notamment les Etats-Unis et la Russie, car "la France ne peut pas régler tous les conflits du monde". "Que fait la France? Elle soutient de façon logistique, de façon opérationnelle, y compris en fournissant carburant et parfois munitions, elle soutient ces forces africaines qui luttent contre le terrorisme", a répondu le président français

François Hollande a ensuite précisé sa pensée : "la France ne peut pas régler tous les conflits du monde. On l'appelle partout: en Libye, où c'est le désordre le plus absolu, on la sollicite. Au Nigeria, au Cameroun, dans la zone du Sahel, on l'appelle. En Syrie, j'ai été sollicité. La France ne peut pas être la seule puissance du monde à agir", a poursuivi le président français. Et de conclure : "Il y a un message que je veux adresser à la communauté internationale et aux plus grands pays : "Faites votre travail ! Ne faites pas la leçon, faites l'action ! Faites votre devoir ! Personne ne le fera à votre place'".

• "Nous devons aller plus loin" que le pacte de responsabilité

François Hollande a affirmé qu'il fallait "aller plus loin encore" pour relancer l'économie et lutter contre le chômage, notamment celui de longue durée ou des jeunes. Il a notamment évoqué "des réformes qui devront concerner l'emploi des jeunes, l'insertion des chômeurs de longue durée, améliorer les performances de nos entreprises, faciliter le financement de notre économie".

"Pour y parvenir, nous avons besoin d'un dialogue social rénové, je crois au dialogue social", a souligné le chef de l'Etat. Il a réaffirmé qu'après l'échec récent des discussions entre syndicats et patronat sur une réforme du dialogue social dans l'entreprise, l'Etat n'entendait pas en rester au statu quo. "Quand les discussions n'aboutissent pas, c'est à l'Etat de reprendre la main, il va le faire", a-t-il indiqué. Le Premier ministre Manuel Valls réunira les partenaires sociaux le 19 février "et un projet de loi sera présenté", a-t-il ajouté.

holl

• "Je propose un nouveau contrat civique"

Comme révélé il y a quelques jours par Europe 1, François Hollande a annoncé, sans donner davantage de détails, un "nouveau contrat civique avec la mise en place d'un service universel pour les jeunes, la création d'une réserve citoyenne pour tous les Français, tous ceux qui veulent participer à l'élan collectif, donner le meilleur d'eux-mêmes, et le renforcement de la démocratie participative".

Selon le chef de l'Etat, "notre responsabilité c'est l'engagement civique". "Les Français l'ont montré, ils ont un amour intact pour la République, une envie profonde d'être utile et de servir le bien commun", a-t-il ajouté, souhaitant que "la République soit plus forte et plus juste".

• "Les écologistes sont les bienvenus"

hollande duflot

© CHARLY TRIBALLEAU / POOL / AFP

Après avoir longuement parlé de la conférence climat qui se déroulera cette année en France, François Hollande a tendu la main aux écologistes français, sortis du gouvernement avec l'arrivée de Manuel Valls au poste de Premier ministre. "La France doit être un pays écologique, on voit bien ce qu'on peut faire sur le plan agricole, sur le plan industriel, c'est une source de croissance, mais si les écologistes veulent venir participer à cette politique, ils sont les bienvenus", a déclaré François Hollande en conférence de presse, dix mois après le départ des écologistes du gouvernement.

• Création d'une "agence nationale de développement économique sur les territoires"

 Le président de la République François Hollande a annoncé jeudi la création d'une "agence nationale de développement économique sur les territoires". Il a expliqué lors de sa cinquième conférence de presse présidentielle que cette nouvelle agence serait comparable à "l'Anru, l'agence pour la rénovation urbaine" mais "à l'échelle des territoires".

• "De nouveaux moyens" contre le décrochage scolaire

François Hollande a annoncé de nouveaux moyens seraient donnés "à la lutte contre le décrochage scolaire", sans les détailler, et a insisté sur la nécessaire maîtrise du français en maternelle. Le chef de l'Etat a fait de l'école "la priorité du quinquennat", a-t-il rappelé, évoquant "une nouvelle étape" de la refondation de l'école.

Le français, qui doit être mieux maîtrisé en maternelle, est "essentiel pour vivre en France", a-t-il souligné. Quant à la formation des enseignants, elle "sera renforcée et améliorée pour les préparer à leur métier" et le numérique sera enseigné, a-t-il ajouté. "Les lycées professionnels seront revalorisés", a-t-il encore assuré.

Europe 1 vous propose une sélection des tweets les plus marquants :