Elle sera dans toutes les têtes, mais pas forcément sur toutes les lèvres. Mardi, lors de la grande conférence de presse de François Hollande, l’affaire Julie Gayet devrait être rapidement expédiée, selon la volonté du président de la République, qui ne devrait pas en parler de lui-même. Viendra alors le moment d’évoquer tous les autres sujets, notamment ceux sur lesquels veut insister l’Elysée. Lundi, François Hollande a d'ailleurs enchaîné les réunions de travail, avec ses conseillers bien sûr, mais aussi dans un long coup de fil en fin d’après-midi avec Michel Sapin pour avancer sur le pacte de responsabilité… et préparer d’éventuelles annonces. Au final, l’exercice devrait être très peu people et très économique. Europe1.fr vous présente le menu.
>>> L’ECONOMIE, LE GROS MORCEAU
Le pacte de responsabilité. L’affaire Gayet exceptée, c’est sans doute sur ce sujet que François Hollande est le plus attendu. Lors de ses vœux aux Français, le chef de l’Etat avait annoncé un "pacte de responsabilité" passé avec les entreprises, avec l’équation "moins de charges sociales égal plus d’emplois". Mais le président de la République était resté très flou sur le futur dispositif. Mardi, il devrait apporter de plus amples précisions, sur la nature des aides et des contreparties attendues. Le sujet est sensible : d’un côté le patronat est conciliant mais demande à voir. De l’autre, l’aile gauche du PS est plus que sceptique et certains dénoncent déjà un virage libéral. François Hollande aura donc fort à faire. Mais il pourrait aussi préférer réserver l’ensemble de ses annonces au 21 janvier, jour de ses vœux aux forces vives du pays. A savoir, notamment, les syndicats et le patronat.
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Le chômage. Le pacte de responsabilité est évidemment lié au grand objectif du quinquennat de François Hollande : la baisse du chômage. Le chef de l’Etat avait promis une inversion de la courbe à la fin de l’année 2013. Les chiffres de décembre ne sont pas encore connus, mais vu la hausse de novembre, le chef de l’Etat devra déployer des trésors de rhétorique pour affirmer que le but est atteint .A moins qu’il ne préfère fixer d’autres objectifs et annoncer d’autres mesures pour l’emploi.
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La réforme fiscale. Le 31 décembre au soir, François Hollande avait admis que "les impôts sont devenus lourds, trop lourds". Une phrase qui a soulevé l’espoir de nombre de contribuables. Le chef de l’Etat ne devrait pas pour autant annoncer de baisse des prélèvements, mais répéter que 2014 marquera une pause fiscale. Le président de la République devrait aussi évoquer la grande réforme fiscale, lancée par Jean-Marc Ayrault, mais sur laquelle il a repris la main. Il pourrait ainsi préciser le calendrier et les modalités pour parvenir à cet objectif. S’il éludait ce sujet, cela aurait tout l’air d’un enterrement de première classe pour ce serpent de mer, évoqué par tous les gouvernements mais jamais abouti
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La réduction des dépenses publiques. François Hollande l’avait annoncé, là encore lors de ses vœux : 2014 verra une nouvelle et sensible réduction des dépenses publiques, condition nécessaire pour ne pas augmenter les impôts et tenir les objectifs de croissance. Le chef de l’Etat pourrait bien détailler sur quels postes de dépense il compte tailler pour économiser plusieurs dizaines de milliards d’euros.
La Sécurité sociale. Pendant ses vœux, François Hollande avait surpris en évoquant la Sécurité sociale, qui doit "en terminer avec les excès - nous les connaissons - et les abus". Une phrase qui mérite des précisions, que les journalistes ne manqueront pas de réclamer. Le déficit prévu pour 2014 est de l’ordre de 12,8 milliards d’euros, pour un total colossal de 150 milliards. François Hollande pourrait bien dévoiler quelques pistes pour résorber ce trou.
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Les interventions militaires en Afrique. François Hollande ne manquera certainement pas d’évoquer les situations au Mali et en Centrafrique, où les forces françaises sont engagées. Le chef de l’Etat devrait faire le point sur ces deux situations, bien différentes, et dessiner un calendrier de désengagement de l’armée française, au moins au Mali. Lundi, il a d'ailleurs eu plusieurs échanges aussi avec des responsables centrafricains ainsi qu’avec des spécialistes de la région
La réforme pénale. Ce sera l’un des grands chantiers du gouvernement à partir du mois d’avril, après les élections municipales. Le sujet divise jusqu’au sein du gouvernement, avec un Manuel Valls partisan d’une application ferme de la loi et une Christine Taubira favorable aux solutions alternatives à l’incarcération. François Hollande devra préciser sur quelle ligne il s’inscrit.
Le choc de simplification. C’est l’une des promesses maintes fois répétées par le chef de l’Etat. François Hollande veut simplifier la vie des citoyens et des entreprises, noyés sous des monceaux de paperasserie. Les attentes sont énormes, et le président de la République ne voudra pas décevoir sur ce sujet. Il ne pourra donc certainement pas faire l’économie de mesures concrètes.
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