De l'électricité dans l'air. En cette époque de tensions sociales, le rendez-vous est autant attendu que redouté : la conférence sociale organisée par le gouvernement se tient lundi et mardi. Mais l’atmosphère s’annonce électrique tant le dialogue entre les syndicats et le patronat est tendu. L'exécutif est à la manoeuvre pour amener tout le monde autour de la table.
A l'origine de la tempête. Manuel Valls a déclenché une tempête chez les syndicats en annonçant cette semaine le report d'une année du compte pénibilité, répondant ainsi à une demande du Medef. FO, la CGT mais surtout la CFDT ont été "sonnées" car personne n’avait été informé du "deal" conclu en secret entre Manuel Valls, François Hollande et Pierre Gattaz.
Ultimatums à tous les étages. Depuis, chacun pose ses exigences avant la conférence sociale. La CGT décidera lundi matin si elle y participe ou non, en fonction de la réponse de François Hollande à la demande de "clarification" du secrétaire général Thierry Lepaon sur sa définition du "dialogue social". Le Medef doit réunir son conseil exécutif vendredi pour acter sa présence autour de la table.
L'exécutif va donner des gages. Pour tenter de satisfaire les uns et les autres, le gouvernement entend être pragmatique. "FO et la CGT critiquaient avant, ils critiqueront après, l’urgence, c’est de faire atterrir la CFDT", explique un conseiller. La solution ? Faire la réforme de la pénibilité en deux temps. Commencer comme prévu avec les entreprises qui sont prêtes et laisser du temps aux autres, comme par exemple les entreprises du BTP qui doivent gérer un vrai casse-tête. A l'issue de la conférence sociale, mardi, Manuel Valls aura sans doute de bonnes nouvelles à annoncer sur l’emploi des jeunes, l’emploi des séniors et le chômage longue durée avec sans doute un budget débloqué pour de nouveaux emplois aidés.
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