C’est le principe de l’arroseur arrosé. Invité de Marc-Olivier Fogiel sur Europe 1 vendredi, Jean-François Copé a répliqué avec force aux accusations de conflit d’intérêts que lui fait porter Martin Hirsch dans un livre intitulé Pour en finir avec les conflits d'intérêts. Dans cet ouvrage, à paraître mardi, l’ancien Haut commissaire aux Solidarités actives épingle, entre autres, le chef de file de l'UMP au Parlement, Jean-François Copé, pour son cumul de fonctions comme avocat d’affaires et parlementaire.
"Le plus joli des conflits d’intérêts"
La réponse de l’intéressé n’a pas traîné. "Sur le plan politique, voilà quelqu’un qui a été nommé ministre, membre du gouvernement de Nicolas Sarkozy et qui a fait un certain nombre de choses. Parmi ces choses, il a fait voter une loi qui avait pour vocation d’organiser le service civique facultatif qui prévoyait la création d’une agence. Et qui prévoyait également – à l’initiative de Martin Hirsch, la rémunération de son personnel et les crédits alloués au fonctionnement de cette agence et de son directeur. Et qui est son directeur aujourd’hui ? Martin Hirsch… Et ça, c’est le plus joli des conflits d’intérêts et il n’en a pas parlé dans son livre".
Sur son cas personnel, Jean-François Copé ne s’est pas étendu : "Je suis avocat et attentif à ce qu’il n’y ait pas de conflit d’intérêts" s’est contenté d’indiquer le chef de file des députés UMP.
Copé-Hirsch, acte 2
Après la contre-attaque de jean-François Copé, Martin Hirsch a à son tour répondu et réitère ses critiques. "Jean-François Copé réagit comme si je l'attaquais personnellement, s'il lit mon livre, il verra que je ne fais que me référer à une situation qu'il revendique lui-même: avocat d'affaires et parlementaire", explique-t-il dans un entretien accordé à L'Express.
Et l'ancien commissaire aux solidarités actives d'ajouter : "mon propos est d'autant moins une attaque personnelle, que le président de la République, le 12 juillet, a dit que la question des conflits d'intérêt devrait être traitée pour les parlementaires".
Gérard Longuet entre dans le bal
Autre personnalité dans le collimateur de Martin Hirsch : le président du groupe UMP au Sénat Gérard Longuet, accusé de s'être offert une maison … avec les timbres de la République. Des timbres au nom poétique, dénommés les "hommages philatéliques". Le principe est simple : à chaque sortie d’un nouveau timbre, une épreuve de luxe est remise en cadeau à quelques hauts personnages de l’Etat, dont fait partie le ministre des Postes. Valeur du présent ? Environ 15.000 euros par an.