L’INFO. Au lendemain de l’invalidation de ses comptes de campagne par le Conseil constitutionnel, Nicolas Sarkozy a été obligé de sortir de sa réserve en publiant vendredi sur Facebook un message. Selon l’ex-président, la décision du Conseil, qui prive l'UMP d'une dotation publique de 11 millions d'euros, crée "une situation inédite sous la Ve République" et "met en péril la formation qui doit préparer l'alternance tellement nécessaire au socialisme". Un peu plus tard, c’est son successeur, François Hollande qui lui a répondu avec fermeté.
Que dit Hollande ? "Le Conseil constitutionnel doit être respecté, pleinement respecté, entièrement respecté et personne ne peut suspecter, mettre en cause cette institution, sans alors mettre en cause l'ensemble des institutions", a déclaré le chef de l’Etat lors d'une conférence de presse en Tunisie. Ses décisions, a-t-il encore souligné, "s'imposent à tous". "Je suis garant des institutions, c'est la fonction qui m'a été donnée par les Français le 6 mai dernier", a-t-il insisté, rappelant que "le Conseil constitutionnel est une institution de la République qui, par son indépendance, règle des questions qui sont de sa seule autorité".
Que dit Taubira ? Quelques heures plus tôt, c’est la garde des Sceaux qui s’était fendue d’un communiqué. Christiane Taubira s’est dite "surprise" par les attaques de Nicolas Sarkozy contre le Conseil constitutionnel. "La contestation des décisions du Conseil constitutionnel participe d'une défiance à l'encontre de nos institutions, privilège délétère réservé aux puissants, qui subissent moins que les citoyens ordinaires les effets de (l')affaiblissement de nos institutions", selon la ministre. "La contestation de ces décisions contribue à l'affaissement de l'Etat de droit", déplore la Garde des Sceaux.
"Aussi désagréable que soit une décision, son acceptation fait appel à l'esprit civique et au sens de la responsabilité, et réclame un effort de dignité au nom de l'intérêt général", recommande Christiane Taubira, relevant que "le gouvernement s'est incliné devant toutes les réserves d'interprétation et censures de dispositions législatives prononcées par le Conseil constitutionnel depuis un an", faisant allusion à la taxe à 75%.