Après l'exposé au grand jour de rivalités à la tête de l'UMP entre François Fillon et Jean-François Copé cette semaine, l'heure est à l'apaisement à droite. Pour préparer les élections législatives des 10 et 17 juin prochains, Jean-François Copé a ouvert samedi à Paris un séminaire de l'UMP destiné à mettre le parti "dans le bon ordre".
"L'objet de ce séminaire, c'est de montrer que l'on avance dans le bon ordre, qu'on est tous sur la même ligne, que l'on va passer maintenant dans la phase active des législatives en mettant le paquet dans les semaines qui viennent", a résumé devant la presse Jean-François Copé avant l'ouverture des débats.
"Fillon a parfaitement raison sur le leadership"
François Fillon avait mis le feu aux poudres en déclarant cette semaine dans une interview qu'il n'y avait "plus de leader naturel" à l'UMP "depuis le départ de Nicolas Sarkozy". Dans son discours d'ouverture, Jean-François Copé a tenu à calmer le jeu vis-à-vis de son rival qui doit prendre la parole au séminaire dans la matinée. "François Fillon a parfaitement raison sur le leadership c'est une évidence. Personne ne comprendrait que quelqu'un revendique un grade supérieur aux autres" dans le parti, a-t-il expliqué.
Jean-François Copé a renvoyé au congrès du parti, prévu à l'automne, le soin de trancher entre les ambitions des uns et des autres. "Aujourd'hui, ce qui compte c'est la mobilisation générale", a-t-il ajouté en appelant la famille de l'UMP "au rassemblement", sous les applaudissements de la salle.
"Pas d'alliance avec le Front National"
Il a également déclaré qu'il n'"y aurait pas d'alliance avec le Front National" aux législatives. "Il n'y aura jamais d'alliance avec le Front National, mais dans le même temps personne ne nous déniera le droit de nous adresser à l'ensemble des Français qui ont voté pour le Front National comme à l'ensemble des Français tout court", a indiqué Jean-François Copé avant de tacler la nouvelle majorité et en particulier François Hollande.
"N'hésitons pas à demander matin, midi et soir à François Hollande s'il ne lui arrive pas le matin en se regardant dans la glace de rougir de honte de faire, sans aucun scrupule, alliance avec l'extrême-gauche", a lancé le secrétaire général de l'UMP.
Fillon concentre ses attaques sur Hollande
De son côté, François Fillon n'a pas abordé le débat qui l'oppose à Jean-François Copé. L'ancien premier ministre a concentré ses attaques sur la gauche. "Face à la crise et aux menaces qui pèsent sur l'Europe, je demande ce matin solennellement à François Hollande de renoncer aux promesses électorales qui risquent de créer de graves difficultés", a-t-il ainsi lancé.
Juppé : "ne pas se tromper de calendrier"
Les deux hommes se sont assis côte à côte au premier rang de la salle, sourire figé devant les photographes, aux côtés notamment d'Alain Juppé et Jean-Pierre Raffarin.
Le maire de Bordeaux a notamment exhorté ses amis "à ne pas se tromper de calendrier". "2017 sera en 2017 et il faudra organiser des primaires ouvertes pour désigner notre candidat. Avant, il y a octobre 2012 (date du congrès du parti, ndlr) et il y aura une compétition, mais l'objectif du congrès sera de préparer l'unité dans la diversité", a-t-il prévenu.