L’INFO. Le suspense est total. Quelques jours après les révélations chocs du Point sur d’éventuelles surfacturations dans l'organisation de meetings, le tout au profit de ses amis, Jean-François Copé a convoqué la presse, lundi matin, sans le moindre détail sur le contenu de cette intervention. Et dans son entourage, plutôt bavard en temps normal, c’est silence radio.
Une grosse claque pour Copé. Cette "déclaration solennelle" aura lieu en fin de matinée, mais l’UMP précise que l'heure exacte sera connue ultérieurement. Que de mystères. Le président de l’UMP a même annulé son passage sur RMC-BFMTV - qui l’a remplacé au pied levé par… Franz-Olivier Giesbert, le patron du Point. Même les plus influents des barons de l’UMP ne sont au courant de rien. Mais ils se méfient de la réaction d’un homme blessé et en colère. Il y a quelques jours, Jean-François Copé confiait en privé qu’il avait le sentiment qu’il était en train d’emporter une partie, qu’il avait gagné enfin ses galons de chef de l’opposition. Mieux, il s’imaginait déjà ramasser les lauriers d’une victoire de son parti aux municipales. Et patatras, Le Point l’a remis au centre d'une polémique.
Une démission inenvisageable. Si personne n’est dans la tête de Jean-François Copé, une chose est (quasi) certaine : il ne démissionnera pas de son poste. A trois semaines des élections municipales, cela ressemblerait à un suicide politique. Philippe Seguin, qui avait quitté le RPR en 1999 à deux semaines des élections européennes et ne s’en est jamais remis, aurait pu en témoigner. Plutôt qu’une démission, c’est une contre-attaque que devrait lancer le patron de l’UMP en amorçant une enquête interne collégiale pour ne pas attendre que ses petits camarades lui demandent des comptes.
Le spectre de la guerre avec Fillon. Autre possibilité : annoncer un calendrier de sortie après les municipales et se lancer dans la primaire de 2016. Tout est possible. Jean-François Copé est un homme seul, que sa famille politique n’a pas épargné. On repense par exemple à François Fillon, qui déclarait dimanche sur Radio J que "ces accusations seront discutées après les élections et en interne". Une façon diplomatique de laisser entendre que l’heure des règlements de compte se fera, mais un peu plus tard... Le patron de l’UMP a une autre idée en tête : la meilleure défense, c'est l'attaque.
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