Mais à quoi joue Jean-François Copé ? Après avoir relancé le débat explosif sur les 35 heures, il a proposé mardi d'augmenter la TVA en contrepartie d'une baisse des cotisations sociales. François Fillon et plusieurs ministres ont rapidement exprimé leur hostilité face à cette nouvelle proposition du chef du parti majoritaire, et montré un certain agacement sur l’activisme du patron de l’UMP.
"Il met la majorité en difficulté"
De son côté, le maire de Meaux estime être dans son rôle en ouvrant des pistes pour le programme du parti en 2012. Mais dans son camp, ses coups d'éclat provoquent des remous. "Les débats matin, midi et soir nous donnent le tournis" se désole ainsi un élu. "Jean-François Copé met la majorité en difficulté juste avant les cantonales", lâche un autre.
"La stratégie, c’est quoi ? C’est de faire parler de soi en faisant chaque semaine une proposition nouvelle ?", s’irrite Alain Geste, député de la Somme. "Il faut bien sûr débattre, mais ne pas agiter des idées pour agiter des idées". Et l’élu de parier avec humour sur le pavé dans la mare lancé la semaine prochaine : "Je pense qu’ils vont certainement proposer de supprimer les congés payés !".
"Il faut des provocateurs, des emmerdeurs"
Mais pour Bernard Debré, la provocation est nécessaire. "Vous imaginez Jean-François Copé au garde-à-vous, avec une bosse à reluire en disant : ‘monsieur le Premier ministre, montrez-moi vos chaussures, je vais les faire reluire’ ? Ce n’est pas ça qu’on demande. On serait un parti mort. Il faut qu’il y ait au niveau de l’UMP, des provocateurs, des emmerdeurs", estime le député de Paris.
Certains parlementaires soupçonnent aussi Jean-François Copé de lancer des débats qui embarrassent le gouvernement juste pour s’opposer à François Fillon. En privé, le parton de l’UMP n’hésite d’ailleurs pas à critiquer le Premier ministre. "Ça va tourner au vinaigre", prédit un député filloniste, qui envisage même d’aller parler au chef du parti pour lui demander d’arrêter.
"Le problème, c’est que Jean-François Copé a fait une croix sur la victoire de l’UMP en 2012, alors il essaye de se poser en recours pour 2017", conclut, amer, un élu