L’INFO. Il est de retour, et il voulait que ça se sache. Dimanche, lors de son grand meeting de rentrée, à Châteaurenard (Bouches-du-Rhône), devant plus de 2.000 personnes, Jean-François Copé a prononcé un discours très offensif, affirmant avec force son ambition de "renouveler en profondeur la politique du pays". Le patron de l’UMP voulait autant se poser en chef de l’opposition qu’en candidat putatif pour 2017.
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Un concept. A chaque homme politique son idée force. François Hollande a été élu comme "un homme normal", quand Nicolas Sarkozy était, en 2007, l’homme du "travailler plus pour gagner plus". Jean-François Copé, lui, se fait le chantre de "la liberté". Devant les militants de l’UMP, le député-maire de Meaux a prononcé le mot à… 47 reprises !
"J'ai l'intuition qu'après cinq années de joug socialiste, les Français aspireront à retrouver la liberté", a-t-il lancé en guise d’échauffement, avant de décliner son nouveau dada et les "cinq grands chantiers à conduire pour redonner plus de liberté aux Français" : "libérer l'école" (plus d'autonomie aux établissements), "libérer le travail" (sortir des 35 heures), "libérer les Français d'une fiscalité oppressante" (par une baisse massive des impôts), "libérer les générations à venir du fardeau de la dette" (baisse de 10% des dépenses publiques), "libérer la France de la bureaucratie".
Mettre sur le devant de la scène ce concept de liberté, c’est aussi un moyen pour Jean-François Copé de légitimer le droit d’inventaire à venir des années Sarkozy, qui lui est reproché par le premier cercle des amis de l’ancien président : "je l’autorise, car je suis libre". Libre et émancipé.
Un programme. "La liberté", ça ne fait pas tout. Jean-François Copé a donc avancé plusieurs propositions – ce qu’il avait commencé à faire dans un entretien au Figaro Magazine – dans l’optique d’un retour au pouvoir de l’UMP en 2017. Selon lui, "il faudra réformer vite et fort, sans trembler ni tergiverser" pour "mettre en place un État efficace". "Un Etat efficace", ce sera un Etat qui réduira de "10%" ses dépenses publiques afin d’économiser 130 milliards d’euros. Comment ? En réduisant "le nombre de fonctionnaires", assure-t-il. "Un Etat efficace" baissera également les charges sociales pesant sur les entreprises - cibles d’un "matraquage fiscal" par l’actuel gouvernement - pour relancer leur compétitivité.
Des mesures fortes, mais aussi une méthode de gouvernement. "En 6 mois, nous adopterons les grandes réformes par ordonnances. Et nous aurons alors tout le reste du mandat pour les faire appliquer, pour les expliquer, pour les évaluer", a-t-il assuré. Quand François Hollande a émis l’idée d’en faire autant, en mars dernier, il s’était pourtant heurté à une levée de boucliers de l’opposition. Christian Jacob, patron des députés UMP - et très proche de Jean-François Copé -, avait ainsi dénoncé un "mépris total du Parlement".
Mais un préalable. "Parler aujourd'hui de 2017 n'est pas responsable", assure toujours Jean-François Copé, dans un tacle à peine voilé à François Fillon, qui, lui, sera candidat "quoiqu’il arrive"… Officiellement, le patron de l’UMP n’a qu’un objectif : les élections municipales de 2014 car "ceux qui pensent qu’on peut gagner 2017 sans gagner 2014 se trompent lourdement", a-t-il prévenu, estimant que "la seule chance de voir François Hollande renoncer à cette politique suicidaire, c’est de lui infliger une sanction massive au moment des élections municipales". Voilà pour la ligne officielle.
Mais, parce que François Fillon a structuré ses soutiens, que Xavier Bertrand et Bruno Le Maire sillonnent les fédérations, et que nul ne sait encore ce que fera Nicolas Sarkozy, Jean-François Copé doit se préparer. "Il ne veut pas passer pour un candidat de deuxième choix si Sarkozy n'y va pas", décrypte un proche de l'ancien chef de l'Etat sur Francetvinfo. Là est toute la difficulté du positionnement de Jean-François Copé : répéter sa loyauté à l’égard de Nicolas tout en laissant ouverte la porte à sa candidature pour la primaire de 2016.