L'INFO. Alors que le Premier ministre a exhorté la majorité à serrer les rangs depuis La Rochelle, Jean-François Copé a lui lancé la bataille de la reconquête à Châteaurenard. Le président de l'UMP a demandé à la droite d'"infliger une sanction massive" à François Hollande pour le faire "renoncer à sa politique suicidaire", à l'occasion des élections municipales et européennes de 2014, dénonçant une "escalade fiscale". "Voilà pourquoi l'UMP doit devenir dès 2014 le parti de tous les Français", a martelé Jean-François Copé, lors de son grand meeting de rentrée, en présence de plus de 2.000 personnes à Châteaurenard dans les Bouches-du-Rhône.
Moscovici ciblé. "L'escalade fiscale s'est poursuivie alors que jamais les Français n'ont été autant écrasés de taxes, d'impôts et de charges. C'est désormais le premier frein à la croissance", a-t-il assuré, en ironisant sur le "ras-le-bol fiscal" dénoncé par Pierre Moscovici, ministre de l'Economie. "Mais de qui se moque-t-il ? Sous la dictée de François Hollande, c'est lui qui a déjà décidé d'augmenter les impôts de 34 milliards d'euros l'année passée. C'est lui qui va en remettre une dose : encore 6 milliards d'euros supplémentaires. Sans compter l'augmentation à venir de la CSG pour financer l'absence de courage de François Hollande sur les retraites... et la petite dernière : la taxe carbone annoncée cette semaine pour faire plaisir aux Verts", a-t-il ironisé.
Copé promet de baisser la dépense publique. La solution pour Jean-François Copé est simple : "pour sauver notre économie et nos emplois (...) il faudra revenir sur toutes les hausses d'impôts et de charges décidées par François Hollande". Il a réaffirmé que de retour au pouvoir, la droite devrait "baisser de 10% la dépense publique - 130 milliards d'euros", dont la moitié en moins servira à faire baisser la dette, l'autre moitié à baisser les charges et les impôts. "On me dit qu'à La Rochelle, les socialistes parlent beaucoup de ma proposition de baisser les impôts. Il faut dire qu'ils ne voient l'action publique qu'à travers l'augmentation d'impôts. 'Les riches paieront', disent-ils. Sauf qu'en réalité, ce sont tous les Français qui payent et je prédis que nos concitoyens vont s'étrangler en recevant dans quelques jours leur avis d'imposition", a déploré Jean-François Copé.
Gouverner par ordonnances. Le président de l'UMP ne s'est pas arrêté là. Il a détaillé les grandes réformes que la droite déciderait pas ordonnances au cours des six premiers mois après son retour au pouvoir. Un esquisse de programme politique pour 2017 ? Il faut "retrouver le goût de la liberté" d'entreprendre, de s'exprimer "sans avoir à subir les foudres du politiquement correct", il faut "renouveler en profondeur la vie politique du pays. C'est ma responsabilité de rassembler, c'est mon engagement", a-t-il lancé.
Déjà un programme politique. Et pour Jean-François Copé, cela passe par cinq grands chantiers : "libérer l'école, avec plus d'autonomie pour les équipes de terrain, afin de les responsabiliser et qu'elles rendent des comptes", "libérer" également le travail "pour faciliter l'embauche et sortir définitivement des 35 heures". Il faudra, dit-il, "libérer les Français d'une fiscalité oppressante, en baissant drastiquement la dépense publique". Autres objectifs: "libérer les générations à venir du fardeau de la dette, en réformant en profondeur notre modèle social, avec la dégressivité des allocations chômage, avec une obligation de travail hebdomadaire pour ceux qui touchent le RSA, avec des sanctions renforcées contre la fraude, et bien sûr, avec une vraie réforme des retraites, qui acte le report à 65 ans de l'âge de départ à la retraite, et une fusion progressive du régime général et de celui de la fonction publique". Suppression également, "hormis pour les cas d'urgence sanitaire, de l'Aide Médicale d'Etat, qui entraîne la prise en charge à 100% des dépenses médicales pour les étrangers en situation irrégulière".
Déjà 10,6 millions d'euros récoltés. La question des finances du parti a également été évoquée par Jean-François Copé. Selon le président de l'UMP, la souscription lancée par son parti début juillet après l'annulation des comptes de campagne de Nicolas Sarkozy avait déjà permis de réunir 10,6 millions d'euros, sur les 11 dus aux banques.