"Il est des quartiers où les enfants ne peuvent pas manger leur pain au chocolat car c'est le ramadan". La phrase postée vendredi soir sur le compte Twitter de Jean-François Copé, actuel secrétaire général de l'UMP en campagne pour sa propre succession, a déclenché une polémique samedi sur Internet.
Il est des quartiers où les enfants ne peuvent pas manger leur pain au chocolat car c'est le ramadan #Draguignanjeanfrancoiscope.fr— Jean-François Copé (@jf_cope) Octobre 5, 2012
"Je peux comprendre l'exaspération"
Le candidat à la présidence de l'UMP était vendredi soir en meeting à Draguignan. A cette occasion, il a évoqué le cas d'un jeune qui se serait fait "arracher son pain au chocolat par des voyous" au motif "qu'on ne mange pas au ramadan".
"Il est des quartiers où je peux comprendre l'exaspération de certains de nos compatriotes, père ou mère de famille rentrant du travail le soir, apprenant que leur fils s'est fait arracher son pain au chocolat par des voyous qui lui expliquent qu'on ne mange pas pendant le ramadan", a déclaré le secrétaire général de l'UMP vendredi soir.
"Il y a des familles de France qui vivent en silence leur souffrance et à qui personne ne parle jamais autrement qu'en les stigmatisant et en les traitant de tous les noms au point qu'ils sont obligés de baisser la tête et de partir s'il le peuvent le plus loin possible alors qu'ils sont citoyens de la République française", a-t-il ajouté.
Copé, chantre de la droite décomplexée
Samedi matin, les propos du candidat à la présidence de l'UMP étaient abondamment commentés sur la toile, nombre d'internautes y voyant un appel du pied aux électeurs du Front national.
Invité du Grand Rendez-vous d'Europe 1 le 27 septembre dernier, Jean-François Copé avait dit assumer une droite décomplexée.
Dans son livre "Manifeste pour une droite décomplexée" où il dénonce un "racisme anti-blanc" dans certains quartiers, Jean-François Copé évoque déjà le cas de collégiens à qui on arrache leur goûter pour cause de ramadan.
"Je pense à ces parents d'élèves traumatisés parce qu'un de leurs fils, qui prenait son goûter à la sortie du collège, s'est fait arracher sa nourriture des mains par une bande de jeunes qui se prenait pour une brigade iranienne de promotion de la vertu: "pas pendant le ramadan !", avait-elle ordonné", écrit-il page 41.