S'affichant comme le défenseur d'une "droite décomplexée", Jean-François Copé a annoncé officiellement dimanche sa candidature à la présidence de l'UMP, un poste qu'il occupe déjà. Si le maire de Meaux entend être "candidat pour rassembler tous les talents de notre famille politique, dans sa diversité", les différents courants de l'UMP ne l'entendent pas tous de la même oreille. Les partisans des autres candidats n'ont donc pas tarder à répliquer : la bataille de l'UMP est désormais lancée.
• Le Maire dénonce une compétition "inéquitable".Invité d'Europe 1 dimanche matin, l'ancien ministre de l'Agriculture, par ailleurs lui aussi candidat, a dénoncé l'avantage dont dispose Jean-François Copé en tant que président sortant : "je vois beaucoup d'adhérents, de militants qui me disent : 'c'est très étonnant, on n'a rien reçu de vous. On a reçu des mails, des SMS d'autres candidats, mais pas de vous'". Pour mettre fin à ce système "archaïque", Bruno Le Maire "propose soit qu'on donne accès au fichier des militants à tous les candidats déclarés, soit que l'UMP écrive aux 260.000 adhérents à jour de cotisation" pour leur indiquer les candidats déclarés en joignant un bulletin de parrainage.
LE CLAN FILLON NE L’ÉPARGNE PAS
• Wauquiez dénonce le "choix de la division". Laurent Wauquiez, soutien de François Fillon dans la course à la présidence de l'UMP, ne partage visiblement pas la vision du rassemblement défendue par Jean-François Copé. "Il fait un choix de division et pas un choix d'unité", a-t-il réagi, avant d'ajouter : "celui qui est perçu comme le candidat légitime et d'unité, c'est François Fillon".
• Fillon refuse d'être érigé en anti-sarkozyste. "J'ai vu que ces derniers jours certains avaient découvert qu'il y avait des différences entre Nicolas Sarkozy et moi", a ironisé l'ancien Premier ministre. "Ceux qui font ça, ils ne m'impressionnent pas, parce que ça fait cinq ans qu'ils font ça, ça fait cinq ans que tous les matins ils se réveillent en se disant qu'est-ce qu'on va bien pouvoir faire pour mettre un coin entre François Fillon et Nicolas Sarkozy", a-t-il ajouté.
• Pécresse vante la jurisprudence Aubry. Valérie Pécresse a, elle, invité Jean-François Copé à s'inspirer de... Martine Aubry, la patronne du PS. "Souvenez-vous, Martine Aubry, pour la primaire du Parti socialiste, a d'elle-même choisi de se mettre en retrait. Elle l'a choisi parce qu'elle voulait que le Parti socialiste donne une bonne image de cette campagne primaire", a-t-elle exposé. "Eh bien nous aussi on veut que l'UMP donne une bonne image et qu'il n'y ait pas le sentiment que les cartes sont biaisées, que les moyens sont inégaux, que certains ont les fichiers (d'adhérents) et d'autres n'ont pas les fichiers", a-t-elle poursuivi, réclamant "l'exemplarité et l'équité".
• Ciotti veut un chef, pas un organisateur. Pour Eric Ciotti, directeur de campagne de François Fillon, la candidature de Jean-François Copé "n'a rien d'inattendu" et selon lui, le secrétaire général de l'UMP fait une "erreur d'analyse" sur l'élection du prochain président du parti : "on ne choisit pas un organisateur mais un chef".
LE CLAN COPÉ RÉPLIQUE
• Karoutchi défend une vraie élection. "Ils veulent une nomination, pas une élection ! Ils s'énervent en face", a répliqué Roger Karoutchi en visant François Fillon, candidat désigné par les sondages.