"Lamentable", indigne", "prétention infinie"… Jean-François Copé n’a pas eu de mots assez durs à l’encontre de Sophie Coignard et Romain Gubert. Dans leur dernier ouvrage, L’oligarchie des incapables, les deux journalistes prêtent au député-maire de Meaux une petite phrase polémique, prononcée lors d’une discussion informelle avec le député UMP François Goulard sur le cumul des mandats. "Tu comprends, si on n'a ici que des gens qui se contentent de 5.000 euros par mois, on n'aura que des minables", aurait lancé celui qui était alors président du groupe UMP à l’Assemblée nationale. "Jamais de ma vie je n’ai prononcé ni même pensé cette phrase idiote qui n’a aucun sens", s’est emporté le secrétaire général de l’UMP lundi sur Europe 1.
"Je trouve cela profondément indigne" :
"Je trouve cela désolant du point de vue de la déontologie journalistique, d’imaginer que le produit publicitaire pour la vente d’un livre soit fondé sur une phrase qui n’a jamais existé, que je n’ai jamais prononcée", a poursuivi Jean-François Copé, visiblement remonté.
"Je ne vais pas porter plainte"
Pour autant, Jean-François Copé n’entend pas attaquer en justice. "Je ne vais évidemment pas porter plainte", a-t-il affirmé. "D’abord parce que c’est souvent une manière supplémentaire de faire la publicité." Mais le patron de l’UMP ne décolère pas. "Ce sont des pratiques lamentables, cette manière qu’ont un certain nombre de journalistes d’écrire des livres d’une prétention infinie. Il faut quand même être très sûr de soi pour traiter les autres d’incapables. A force de faire cela, on joue aussi avec les gens qui se consacrent à la démocratie. Et je trouve cela profondément indigne."
Et puis, s’est défendu Jean-François Copé, "François Goulard a lui-même démenti". Interrogé dimanche par l’AFP, François Goulard a effectivement affirmé n'avoir "aucun souvenir que Jean-François Copé lui ait tenu ces propos et, a fortiori, qu'il les ait rapportés à Sophie Coignard". Cette dernière persiste pourtant. Joint dimanche par Europe 1, elle a non seulement confirmé l’existence de la petite phrase, mais aussi affirmé que plusieurs sources la lui avaient rapportée.