Le président de l'UMP Jean-François Copé prône un "un bing-bang économique et social" en France. "L'aggravation du chômage est la conséquence directe de la sa politique dans un contexte de crise que François Hollande a toujours nié pendant sa campagne", dénonce le député-maire de Meaux dans un entretien à paraître dimanche dans le Parisien.
"Il avait pris quatre engagements qui se soldent aujourd'hui par quatre échecs", fait-il valoir. "Il avait dit que la croissance reviendrait, elle est à zéro. Il avait promis de réduire le déficit pour atteindre les 3% du PIB ; il vient d'admettre que cela ne sera pas possible. Il s'était engagé à ne plus augmenter les impôts, or il va continuer son matraquage fiscal. Enfin, il avait assuré qu'il inverserait la courbe du chômage alors que le nombre de chômeurs n'a jamais été aussi élevé et que, selon la Commission européenne, il va malheureusement continuer à augmenter en 2013 comme en 2014", détaille le patron de l'UMP.
Pour l'ancien ministre du Budget, ce sont les choix du chef de l'Etat qui "ont mis l'économie française à l'arrêt et étranglé le pouvoir d'achat des Français". Alors, dit-il, "oui, il faut un changement immédiat et radical de politique, proposer aux Français un big-bang économique et social pour qu'ils redeviennent acteurs des transformations économiques et non plus victimes".
"Assez de ce fatalisme ! La France a d'immenses ressources. Bougeons-nous à fond pour l'emploi ! (...) Le mot d'ordre qui doit mobiliser les Français : 'c'est produire plus et mieux pour créer des emplois en France', explique le député de Seine-et-Marne pour qui cela signifie notamment "réduire toutes les charges et toutes les réglementations qui freinent le travail, mettre le paquet sur les PME et revoir le système éducatif en mettant en avant l'apprentissage et en parlant plus métiers que diplômes".
Les ambitions de Fillon sont "respectables"
Par ailleurs, interrogé sur le tour de France entamé par François Fillon dans la perspective d'une candidature à la présidentielle, Jean-François Copé estime que "les ambitions de (ses) amis pour 2017 sont respectables. Mais, ajoute-t-il aussitôt, "je veux juste rappeler qu'avant 2017, il y a 2014. En clair, ceux qui pensent que l'on peut gagner la présidentielle sans avoir reconquis d'abord le coeur des Français aux municipales se trompent lourdement".
Pour le patron de l'UMP, la première mission de son parti est "d'adoucir et d'améliorer la vie des gens au quotidien dans les villes et d'atténuer les dégâts de la politique socialiste". "C'est dans cet esprit que nous abordons ces élections municipales et que j'ai proposé une révolution civique, avec une UMP au service des Français", dit-il.
Interrogé sur les propos de l'ancien locataire de Matignon jugeant qu'il n'y a plus aujourd'hui de hiérarchie à droite et que tout le monde est au même niveau y compris Nicolas Sarkozy, Jean-François Copé dit ne pas vouloir "entrer dans des polémiques". "Je préside un parti qui a subi une crise terrible, dont il sort aujourd'hui petit à petit. Je veux rassembler quel qu'en soit le prix", affirme-t-il en précisant cependant, à propos de Nicolas Sarkozy, "qu'il continue à dire que quel que soit son choix, (il sera) à ses côtés". "Voilà. Et tant pis si je suis le seul à m'exprimer ainsi", ajoute-t-il à l'adresse de son rival qui s'efforce lui de se démarquer de l'ex-chef de l'Etat, sans toutefois renier leur passé commun.
Quant aux sondages qui ne lui sont pas très favorables, Jean-François Copé estime que "ce sont des moments qui invitent à la réflexion" et qu'"il faut en tirer un certain nombre d'enseignements" comme "essayer de se montrer tel que l'on est et pas tel que certains veulent vous caricaturer".