Pour ce poste à l'UMP, Jean-François Copé a tout fait. Mené une campagne sans relâche depuis la rentrée, piqué au vif Xavier Bertrand qui occupait le fauteuil, et même refusé un ministère dans le gouvernement Fillon III. Mercredi soir, il a enfin été désigné secrétaire général du parti présidentiel, une place qu'il convoitait depuis 2007.
Cette décision a été officialisée par le bureau politique de l'UMP, qui devait encore avaliser en début de soirée les nominations des deux secrétaires généraux adjoints proposés par Jean-Fançois Copé : le centriste Marc-Philippe Daubresse, proche de Jean-Louis Borloo, et le libéral Hervé Novelli. Pour les deux hommes, il s'agit d'un lot de consolation, puisqu'ils ont tous deux été écartés du nouveau gouvernement Fillon.
Dans la foulée de sa nomination, Jean-François Copé qu'il abandonnait son activité d'avocat dans un grand cabinet d'affaires parisien, qui lui a valu des accusations récurrentes de mélange des genres voire de conflit d'intérêts.
L'OPA de Copé sur l'UMP a fonctionné
Le maire de Meaux ambitionnait de prendre la tête du parti présidentiel, depuis juin 2007, quand lui, qui espérait un ministère, s'est retrouvé évincé du premier gouvernement Fillon. Il racontera, par la suite, son amertume dans son livre publié en 2009 : "Un député, ça compte énormément". Dès la rentrée, son ambition s'est fait de plus en plus insistante : le député répétant à l'envi avoir fait une offre de services au président. Dans la presse, le "quadra" répétait vouloir "redynamiser" la formation majoritaire et "aider" Nicolas Sarkozy à sa réélection.
"Il faut que le président de la République puisse s'appuyer sur un trépied solide constitué d'un gouvernement resserré, d'une majorité parlementaire engagée et d'un parti redynamisé", disait-il, rendant fou de colère Xavier Bertrand, l'ancien secrétaire général du parti.
Guerre ouverte pour son ancien poste à l'Assemblée
La succession de Jean-François Copé à la tête du groupe UMP à l'Assemblée nationale interviendra mardi prochain. Elle donne lieu à une guerre fratricide entre deux proches du député-maire de Meaux, son bras droit Christian Jacob (ex-RPR) et le premier vice-président du groupe, le radical Jean Leonetti (ex-UDF).
Sont également en lice le gaulliste Hervé Gaymard (ex-RPR) et le libéral Nicolas Forissier (ex-DL). Cette guerre des courants au sein de l'UMP s'est rallumée à la suite du remaniement, certains centristes et libéraux de l'UMP dénonçant la résurgence du "tout-RPR".