L'INFO. "Il a vraiment envie de partager son expérience, cela le passionne". Voilà comment un intime de Jean-François Copé justifie la nouvelle casquette de l'ancien patron de l'UMP : professeur à Sciences Po Paris. Un vendredi sur deux, le député-maire de Meaux donne un cours, en anglais, à 25 étudiants. Parmi eux figurent cinq Français. L'un d'entre eux a accepté de raconter à Europe 1 son premier cours avec "le professeur Copé".
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Copé n'était pas prévu au programme. Gilles* a d'abord été surpris, comme tous ses camarades, car "sur le descriptif du cours, seul figurait le nom de l'autre intervenant, Jean-Yves Gontier, un avocat. On a donc été très étonné quand on a vu Copé arriver. On d'abord cru qu'il venait juste pour une conférence, mais l'école nous a très vite expliqué qu'il assurerait les cours jusqu'au bout." Si Sciences Po s'est montré si discret, ce serait, selon l'étudiant, pour éviter la venue de nombreux curieux. Contactée par Europe 1, la direction de l'école n'a, pour l'heure, pas souhaité répondre à nos questions.
"C'est un professeur complètement normal". S'il reconnaît avoir été, de prime abord, "un peu intimidé" par la présence de Jean-François Copé, Gilles s'y est vite fait. "Je suis content qu'il vienne nous faire partager son expérience. C'est d'ailleurs ce qu'il nous a dit en préambule, avant d'attaquer son cours bille en tête. C'est un professeur complètement normal, il n'y a aucune prise de position particulière et son cours est très intéressant", assure-t-il.
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"On sent qu'il est très investi, son cours est toujours préparé". Son cours, Jean-François l'a préparé avec ses soins. "Il a beaucoup bossé !", assure un de ses proches. "On sent qu'il est très investi, son cours est toujours préparé, avec ses notes devant lui", confirme Gilles. Ce n'est, il est vrai, pas la première fois que l'ancien ministre délégué au Budget se retrouve face à des étudiants. Il a déjà occupé un poste de maître de conférences en économie et finances locales dans l’établissement de la rue Saint-Guillaume entre 1990 et 1993, avant d’être nommé professeur associé à l’université Paris-VIII au début des années 2000.
"C'est aussi un parcours de l'humilité". S'il a accepté la proposition de Sciences Po, c'est aussi parce qu'il avait le sentiment que cela pouvait lui être utile dans sa reconstruction personnelle post-Bygmalion. "J'ai un contact avec des étudiants du monde entier ! J'en ai un des Philippines, un autre de Chine, de Bulgarie… c'est très intéressant d'échanger avec eux", se réjouit-il auprès de son entourage. Revenir à l'enseignement, "c'est aussi un parcours de l'humilité car c'est retravailler le fond. Je ne peux pas me présenter sans avoir bossé donc j'ai remis le nez dans les bouquins", ajoute l'ancien patron de l'UMP.
Son anglais ? "Parfait !" Un échange gagnant-gagnant à en croire Gilles, ravi de profiter de l'expertise de Jean-François Copé en matière de gouvernance, le sujet du cours. D'autant qu'il "est très abordable, on peut lui poser des questions sans souci." Et son anglais, il est comment ? "Parfait !" "Cela a toujours été un de ses points forts, ce qui est loin d'être le cas de tous les politiques français. Il est dans sa logique d'ouverture au monde, et cela fait longtemps qu'il estime nécessaire la maîtrise de la langue anglaise", abonde un copéiste du premier cercle.
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"L'idée de me retrouver face à lui à l'oral me fait un peu peur…" Gilles a encore une petite crainte, qu'il admet du bout des lèvres : "on aura un examen et aussi un exposé. Et j'avoue que l'idée de me retrouver face à lui à l'oral me fait un peu peur…" Et notre étudiant de conclure, dans un sourire : "n'oubliez pas de changer mon prénom surtout, je ne veux pas me faire saquer par Copé".
*Le prénom a été changé