La charge a été, frontale, directe et remarquée. Lundi soir, le secrétaire général de l'UMP, Jean-François Copé s’est autorisé à recadrer le Premier ministre, lui reprochant de ne pas "jouer collectif" à propos du débat controversé sur la laïcité.
"On ne peut pas jouer collectif une fois ?"
"Certains n'en veulent pas (...) parce qu'ils ont probablement été mal informés", a d'abord expliqué Jean-François Copé sur Canal +. "Et puis il y en a, disons les choses, qui y ont trouvé l'occasion d'une posture". Prié de dire s'il pensait à François Fillon, le parton de l'UMP a répondu : "Peut-être, après tout (...) On ne peut pas jouer collectif une fois ?". Enfin, à la question "François Fillon vous a manqué sur ce sujet ?", Jean-François Copé a asséné : "Exactement !"
"Je trouve cette réaction assez baroque", s’est étonné, sur Europe 1, l’ancien ministre UMP, Christian Estrosi.
"Une réaction baroque"
"Que le chef du parti majoritaire sermonne le chef du gouvernement à la suite d’une réunion à l’Elysée - alors que justement le mot d’ordre a été à l’unité - c’est assez baroque", a insisté le député-maire de Nice avant d’ajouter, faisant mine d’interpréter les propos de Jean-François Copé : "Baroin a tord, Borloo n’est pas le bon chemin, Fillon ne joue pas collectif, et moi-même je serais dans l’erreur… Si je comprends bien : à part Copé, point de salut".
En tous cas, en se positionnant à la hauteur du Premier ministre, Jean-François Copé rappelle la majorité ses ambitions personnelles et sa potentielle candidature à la présidentielle de 2017.