L'investiture, le gouvernement, le G8... Rien a échappé à Jean-François Copé depuis l'investiture de François Hollande mardi. Le secrétaire national de l'UMP s'est attardé dimanche matin lors du Grand rendez-vous Europe 1/i>Télé/Le Parisien-Aujourd'hui en France sur les principales choses qui l'ont heurtées. Et il y en a plusieurs...
A commencer par l'investiture, date du début du "concours d'inélégance" selon lui. "Tout le monde l'a vu. François Hollande n'a pas raccompagné Nicolas Sarkozy, il a eu une phrase pour tous ses prédécesseurs dans son discours, sauf pour Nicolas Sarkozy, comme s'il fallait effacer tout ce qui a été fait depuis cinq ans. Il faut être juste, c'est un moment de solennité, il faut respecter ce qui a été fait", a ajouté le secrétaire national de l'UMP, amer.
"Fausse simplicité"
Plus généralement, Jean-François Copé déplore l'esprit clanique du nouveau président. "Il sert ses amis, il n'y a qu'eux au gouvernement", fustige-t-il tout en rappelant que "les premiers jours d'un quinquennat donne un état d'esprit, une marque". Concernant la nomination du gouvernement Ayrault, le député-maire de Meaux a salué la parité, "une excellente chose", mais s'est amusé de la "fausse simplicité" du Parti socialiste.
"On nous annonce une baisse de salaire des ministres, mais dans le même temps on en augmente le nombre, donc ça coûte plus cher. 90% des éléments qui figurent dans leur charte de déontologie y figuraient déjà. Quant à Cécile Duflot, qui vient au conseil des ministres en RER et en blue jean, c'est sympathique, mais elle repart en voiture avec chauffeur. C'est ça la réalité. Cette fausse simplicité masque peut-être une certaine forme de prétention", analyse Jean-François Copé.
Samedi, il a été particulièrement attentif aux premiers pas de François Hollande sur le sol américain, à l'occasion du G8 et du sommet de l'Otan. "Oui, il a été bien accueilli, mais heureusement encore", a d'abord concédé le patron de l'UMP. "Mais qui a imaginé que la 'victoire' de François Hollande au G8 se résumait seulement à dire qu'on les a tous convaincu sur l'intérêt de renouer avec la croissance ?", a-t-il poursuivi, dénonçant, un "marché de dupes".
Propositions "extraordinairement dangereuses"
"Tout le monde veut de la croissance, il n'y a que les Verts qui veulent la décroissance. Mais le vrai sujet, c'est : quelle est la stratégie de chacun pour recouvrer la croissance. Je vois celle des Américains, celle des Allemands, mais en ce qui concerne la France, je n'en vois pas", a-t-il ajouté, avant de proposer un conseil au président Hollande : "Il devra choisir entre Berlin et Athènes. Cette heure de vérité doit venir maintenant, il ne peut pas mentir aux Français, il faut poursuivre la réduction du déficit budgétaire. Le financement de la retraite à 60 ans, l'embauche massive dans l'éducation nationale, nous ne pourrons pas nous le permettre", a-t-il sobrement commenté dans un premier temps, avant d'y revenir plus durement par la suite, parlant de propositions "extraordinairement dangereuses dans son programme".
"Le retour de la retraite à 60 ans, l'anéantissement de la filière nucléaire, le matraquage fiscal des classes moyennes, le refus de la règle d'or budgétaire sont des exemples très concrets. Il faut absolument l'empêcher autant qu'on le pourra", a conclu Jean-François Copé, avec les législatives en ligne de mire.