INTERVIEW E1 -Tout en tentant de s'expliquer sur son absence à la manifestation, le président de l'UMP a pris soin de ne pas froisser de potentiels futurs électeurs.
"Ma présence à la manif ?" Pas le sujet. Les élus UMP étaient bien rares, dimanche, aux côtés de la Manif pour tous. En première ligne au printemps dernier contre la loi Taubira, Jean-François Copé a fait le choix de ne pas manifester, dimanche. Pourquoi ? "Ma présence n'est pas le sujet", a éludé le président de l'UMP. Alors que ses collègues Henri Guaino ou Hervé Mariton ont décidé de défiler, le député-maire de Meaux a rappelé avoir dit en mai dernier, lors de la dernière grande manifestation contre la loi Taubira que c'était "la dernière fois" qu'il participait à une manifestation de la Manif pour tous.
Copé "comprend les manifestants". Pour autant, le patron de l'UMP a pris soin de ne pas froisser les manifestants qui ont défilé dimanche, potentiels futurs électeurs à trois mois des municipales. "Ce qui s'est passé hier est extrêmement important, une nouvelle fois", a pris soin de souligner le député-maire de Meaux. "Ce qui compte, c'est de voir qu'il y a derrière tout ça un très profond malaise par rapport à la question de la famille", a-t-il encore insisté. Et Jean-François Copé de lencer un "Je vous ai compris" à l'adresse de la Manif pour tous. "Non seulement je le comprends, mais je ne cesse de le dénoncer parce que se multiplient depuis vingt mois" des "ambiguïtés" en particulier sur "les théories du genre", a-t-il argumenté.
"Ne pas toucher à la politique familiale". Alors que l'UMP semble embarrassée sur la position à adopter à l'égard de la Manif pour tous, le député-maire de Meaux a pourtant assuré que "la ligne de l'UMP était extrêmement simple". "Elle consiste à dire "arrêtons de toucher au socle de la politique familiale"."Les mesures s'accumulent contre les familles et contre surtout la politique familiale française, un des plus grands succès reconnus en Europe", a fustigé le patron de l'UMP.
"Scandalisé" par les propos de Valls. Jean-François Copé s'en est pris aussi à Manuel Valls. "Je suis scandalisé par la manière dont ce gouvernement et Manuel Valls essaient de faire systématiquement le lien avec l'extrême droite". "L'UMP est un parti profondément républicain et n'a jamais et ne fera jamais d'alliances avec l'extrême droite", a martelé le patron de l'UMP, faisant référence à l'interview de Manuel Valls au Journal du Dimanche. Dans cet entretien, le ministre de l'Intérieur juge le climat comparable avec celui des "années 1930 - une comparaison jugée "indamissible par Jean-François Copé - et appelle la droite républicaine "à se démarquer clairement des mouvements qui n'acceptent pas la démocratie et les choix du Parlement".