L’info. La cérémonie est parodique, mais ne fait pas rire tout le monde. Lundi s’est tenu la cinquième édition des "Y'a bon awards", organisée par l’association "les Indivisibles", dont le but est de dénoncer des déclarations publiques jugées racistes. Après un hommage rendu à Clément Méric, le militant antifasciste mort après avoir reçu des coups d'un jeune d'extrême droite mercredi à Paris, six prix ont été décernés à des personnalités politiques ou médiatiques. Une victoire pas très glorieuses pour ces derniers. "On ne dit pas que les lauréats sont des racistes, mais que leurs propos confortent la violence ordinaire", a précisé, en marge de la soirée, Bader Lejmi, organisateur de l'événement.
Le palmarès. Il n’est pas près d’oublier cette phrase… En évoquant des "quartiers" où, selon lui, un collégien peut se faire arracher un "pain au chocolat par des voyous qui lui explique qu'on ne mange pas pendant le ramadan", Jean-François Copé avait déclenché la polémique. Il a été honoré du prix "Territoires perdus de la République". A l’UMP toujours, le député du Var Jean-Sébastien Viallate a été lui aussi récompensé pour avoir estimé sur Twitter, après les violences sur le Trocadéro en marge du sacre du PSG, que "les casseurs sont sûrement des descendants d'esclaves, ils ont des excuses # Taubira va leur donner des compensations".
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La comédienne Véronique Genest a pour sa part écopé de la banane d'or "Super patriote" pour s'être déclarée "islamophobe" et avoir qualifié l'islam de "dangereux pour notre démocratie". Un prix revient également à la philosophe Elisabeth Badinter, qui a déploré "l'entrisme de ces islamistes dans des crèches de quartier" après l'annulation par la Cour de cassation d'une employée voilée de la crèche Baby Loup. Franck Tanguy, chroniqueur sur RMC, est épinglé pour avoir déclaré lors des Grandes Gueules: "Très franchement, quand je vois un barbu en djellaba qui traverse au feu rouge, j'ai envie d'accélérer." Enfin, une banane d'or échoit à l'éditorialiste Elisabeth Levy "pour l'ensemble de son oeuvre" qui "cumule toutes les tares", selon Bader Lejmi.
Le beau joueur. Être épinglé pour des déclarations publiques jugées racistes ne ferait plaisir à personne. Christophe Barbier en fait partie. L’année dernière, le directeur de la rédaction de L’Express a été "honoré". Il est venu en personne recevoir son prix, lundi soir. "Je pense que cette récompense était un peu injuste mais je suis ravi d'avoir été invité pour exprimer mon point de vue", a-t-il expliqué, malgré les huées que lui a lancées l'assistance.