Voyages, soirées dans des maisons closes, services d'une prostituée de luxe, possibilité d'utiliser le jet privé du groupe : pendant des années, les délégués du personnel de Volkswagen auraient profité de la largesse des dirigeants de l'entreprise qui voulaient les acheter. C'est ce que leur reproche la justice allemande qui a déjà condamné la direction de Volkswagen dans un procès à tiroir autour d'un des plus grands scandales d'abus de bien social et de corruption. Le préjudice est estimé à 2,7 millions d'euros.
Les délégués du personnel n'auraient jamais dû accepter les cadeaux de la direction qui voulait monnayer la paix sociale selon la justice allemande. Ils se retrouvent donc cette semaine à leur tour sur le banc des accusés à Brunswick pour "corruption passive" et "grave manquement au devoir de leur charge". Déjà en janvier dernier, Peter Hartz, l'ancien directeur des ressources humaines de Volkswagen, a été condamné à deux ans de prison avec sursis ainsi qu'à une amende, une peine allégée par la justice en raison des révélations fournies par Peter Hartz.
Ce procès est d'autant plus symbolique que Volkswagen a longtemps été présenté comme un modèle en matière de dialogue social en Allemagne. Peter Hartz, qui était un proche du chancelier Schröder, a notamment donné son nom à la réforme profonde de la gestion du chômage en Allemagne.