Députée depuis 1997 et candidate à sa réélection lors du scrutin du 10 juin prochain, Sylvie Andrieux a été renvoyée mercredi devant le tribunal correctionnel de Marseille. L'élue socialiste de la 3e circonscription des Bouches-du-Rhône est poursuivie dans une affaire de détournement de fonds publics à la région Paca. Elle risque dix ans de prison et 150.000 euros d'amende.
Un "non-événement"
Sylvie Andrieux a affirmé "ne pas être étonnée" de cette décision. La députée a néanmoins précisé ne pas avoir encore été informée de son renvoi devant la justice. Pour l'élue, il ne s'agit que d'un "non-événement".
L'enquête, ouverte à la mi-2007 après le signalement par TRACFIN de flux financiers suspects entre juin 2005 et janvier 2007, porte sur le détournement de quelque 740.000 euros par des associations présumées fictives et subventionnées par la région. En juillet 2010, la députée avait été mise en examen pour complicité de tentative d'escroquerie et complicité de détournement de fonds publics. Le parquet avait ensuite requalifié les faits dans ses réquisitions prises en février en "détournement de fonds publics".
Dans cette affaire, le parquet avait requis en février le renvoi de 20 personnes sur les 22 mises en examen initialement, dédouanant deux ex-cadres de la région. Le président PS de la région Paca, Michel Vauzelle, avait ainsi été entendu en septembre 2010, en tant que témoin assisté et sans être mis en cause finalement.
"J'ai bien compris qu'il fallait un bouc émissaire"
"Je n'ai fait que défendre les dossiers associatifs de ma circonscription. La région a une organisation de contrôle de l'ensemble des dossiers dont je n'ai pas la responsabilité", se défend Sylvie Andrieux, soulignant qu'à "aucun moment, il ne (lui) est reproché quelque enrichissement". "Personne n'est dupe de la date (de divulgation de son renvoi en correctionnelle, ndlr) à une semaine d'un scrutin, j'ai bien compris qu'il fallait un bouc émissaire et un fusible", a-t-elle conclu.