"Il ne faut pas se le cacher, nous sommes en guerre : en guerre économique, en guerre financière, en guerre contre l’endettement des États pour retrouver la souveraineté des États européens", a martelé Bruno Le Maire dimanche sur Europe 1 lors du Grand Rendez-Vous Europe 1/i-Télé/Le Parisien-Aujourd'hui en France.
Le ministre de l'Agriculture a beaucoup insisté sur le volontarisme politique, seule solution à la crise actuelle. "La volonté peut changer les choses, la politique peut changer les choses. J’essaye de convaincre et j’essaye de rassembler", a poursuivi Bruno Le Maire.
"Reprendre la main sur les marchés"
"C’est une première dans l’histoire européenne : les marchés décident de ce qui est bon et de ce qui n’est pas bon. La force des marchés vient de notre incapacité, depuis des années, à régler le problème de la dette", a estimé Bruno Le Maire, avant d’ajouter : "si nous sortons de l’endettement des États, nous arriverons à reprendre la main sur les marchés".
Et le ministre, également chargé de concevoir le programme de l’UMP pour 2012, de se montrer plus offensif : "en France il y a ceux qui ont compris cet enjeu-là, c’est le Président de la République, c’est cette majorité (…) et puis il y a ceux qui continuent à penser qu’on peut dépenser toujours plus, alourdir la charge publique et qu’on continuera à s’en sortir comme cela".
"François Hollande se résigne à la défaite"
La campagne électorale pour l’élection présidentielle approchant, Bruno Le Maire a multiplié les piques à l’encontre du candidat socialiste, François Hollande. "Dans une guerre, il faut choisir son camp. Soit on est du côté de ceux qui se battent matin, midi et soir pour rétablir l’équilibre des finances publiques (…), soit on fait le jeu de la spéculation, on est défaitiste, on fait comme François Hollande, ‘de toute façon c’est foutu, on y arrivera pas’ et on se résigne à la défaite", a taclé le ministre de l’agriculture.
"Ce que je reproche à François Hollande, c’est de se résigner à la défaite", a détaillé Bruno Le Maire :
"La politique, pour moi, ce n’est pas se lever le matin, faire un petit discours devant je ne sais quel média, journal ou radio pour dire que tout est foutu. En ces temps de crise, il faut se battre", a-t-il également déclaré.
Côté PS, la riposte n'a pas tardé. "C'est bien que Le Maire reconnaisse que l'on est en guerre mais nous on a choisi notre camp et dans le camp d'en face, il y a Nicolas Sarkozy" qui "agit depuis le départ comme la cinquième colonne au service des marchés", a répliqué le porte-parole socialiste Benoît Hamon.
Réinventer l'Europe
Face à la crise actuelle, le salut passe, aux yeux de Bruno Le Maire, par le volontarisme politique mais aussi par l'Union européenne."Désormais, aucun Etat en Europe ne peut espérer s’en sortir seul. Nous sommes tous liés les uns aux autres, nous sommes tous solidaires", a-t-il estimé, avant de poursuivre : "ce qui se passe en Grèce, ce qui se passe en Italie a une incidence directe sur la vie quotidienne des Espagnols, des Allemands ou des Français. Par conséquent, nos décisions doivent être prises de manière collective".
"L’Europe doit changer ses dogmes", a donc défendu le ministre de l'agriculture, avant de conclure : "le dogme qui consiste à dire que la concurrence est l’alpha et l’omega de l’Europe, cela ne marche pas". Pour changer la donne, Bruno Le Maire fait confiance au couple franco-allemand. "Aujourd’hui, les deux responsables politiques qui donnent le tempo à la vie politique européenne, ce sont Nicolas Sarkozy et Angela Merkel et permettez moi de dire qu’ils le font bien", a-t-il estimé.