Une unité de façade ? A la veille de l'annonce des mesures gouvernementales pour lutter contre les déficits, le PS a réclamé "un changement profond de politique budgétaire et fiscale" après une réunion mardi du bureau national consacrée à la question. Un communiqué a alors été adopté "à l'unanimité" des membres présents, a bien précisé le premier secrétaire par intérim Harlem Désir. Mais peu après, Manuel Valls présentait ses propres propositions.
Sur les questions fiscales, les socialistes réclament un changement de cap dès 2012. Sont demandés "l'annulation de l'allègement de l'ISF, la suppression des exonérations de charges sur les heures supplémentaires, celle des niches fiscales inutiles et inefficaces", de même que "l'ensemble des cadeaux fiscaux, dont ceux de la loi TEPA" de 2007 sur la fiscalité.
Les propositions fiscales
L'une des propositions du PS vise à moduler l'impôt sur les sociétés "en fonction du réinvestissement des bénéfices dans l'outil productif". Le parti préconise aussi un "recentrage du crédit impôt recherche sur les dépenses de recherche et développements des PME de moins de 200 salariés et les entreprises industrielle stratégiques de souveraineté", ainsi que la création d'une "Banque publique d'investissement".
Harlem Désir a assuré que Manuel Valls avait "apporté son soutien à la déclaration que nous avons adoptée" et qu'il avait redit qu'il ne voterait pas la règle d'or, à laquelle les socialistes sont opposés. A plusieurs reprises, le député-maire d'Evry et candidat à la primaire socialiste avait cependant affirmé qu'il y était favorable, à condition que l'Elysée renonce à certains cadeaux fiscaux.
TVA sociale
Manuel Valls a enfoncé le clou, proposant mardi soir sur France 2 la création d'une TVA sociale "pour sauvegarder les emplois", une idée à laquelle nombre de ténors du PS sont opposés. Il s'agirait de faire basculer une partie du financement de la Sécurité sociale vers les ménages, à travers une baisse des cotisations patronales et une hausse de la TVA.
Dans un entretien aux Echos, Manuel Valls a en outre estimé que certains mesures du projet socialistes étaient "insoutenables financièrement". "Il ne faut pas laisser croire aux Français que nous reviendrons à la retraite à 60 ans pour tous", a-t-il en autre affirmé.