Après la réunion de crise qu’a tenue en urgence le chef de l’Etat mercredi à l’Elysée, le Parti socialiste a déploré qu’aucune décision n’ait été prise dans l’immédiat. Le Premier secrétaire par intérim du PS, Harlem Désir, a ainsi regretté que cette rencontre "n'ait débouché sur aucune réorientation de la politique fiscale irresponsable et injuste du gouvernement, ni aucune impulsion politique nouvelle pour répondre à la gravité de la crise actuelle pour la France et pour l'Europe".
Pour le premier parti d'opposition, le chef de l'Etat et le gouvernement - qui ont donné rendez-vous au 24 août pour faire des annonces - "doivent reconnaître leurs erreurs et se résoudre à prendre enfin les mesures de nature à réduire les déficits et la dette qui ont doublé depuis 10 ans sous les gouvernements UMP". "Nous demandons que dès la prochaine session extraordinaire du Parlement en septembre, celui-ci soit saisie du rétablissement de l'ISF, de la suppression des niches fiscales et des cadeaux fiscaux accumulés en faveur des plus riches ces dernières années", a réclamé Harlem Désir.
Nicolas Sarkozy doit changer "de politique fiscale maintenant plutôt que de tenter une manoeuvre politicienne autour d'une révision de la Constitution sans effet immédiat qui n'effacera pas les méfaits de sa gestion de plomb pour les finances publiques", a estimé Harlem Désir faisant allusion à la règle d’or, que l’Elysée veut inscrire dans la Constitution française.
"Mieux vaut tard que jamais"
Quant à Ségolène Royal, qui tenait un point presse mercredi, elle a déploré que cette réunion se déroule si tard : "mieux vaut tard que jamais. (…) Ce qui est important, c'est que des décisions soient enfin prises et que les déclarations d'intentions soient appliquées".
Mais la candidate à la primaire socialiste a jugé que "ce qui aurait eu de l'allure c'est que les chefs d'Etat et de gouvernement se réunissent en conclave début juillet, pendant huit jours", avec "l'objectif de remettre au pas le système financier". Car, "le plus dangereux aujourd'hui, c'est vrai au niveau national, européen, mondial, c'est l'inertie et le manque de courage", a-t-elle souligné. Et d’appeler les chefs d'Etat et de gouvernement à faire en sorte que la crise actuelle "permette de déboucher sur un ordre international juste", faute de quoi la prochaine crise sera "beaucoup plus grave".
Outre ces dirigeants socialistes, la présidente du Front national a indiqué mercredi qu’elle donnerait une conférence de presse en raison de "la gravité de la situation économique", jeudi. Pour l’occasion, le FN précise que Marine Le Pen interrompt ses vacances.